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Claude Nicollier raconte l'espace

15 juin 2011, 09:43

Claude Nicollier, le seul «Suisse de l'espace», a embarqué quatre fois à bord d'une navette spatiale. C'est beaucoup. En outre, ce sexagénaire toujours très actif a donné au moins trois conférences dans le Jura bernois ces dernières années ce qui n'est pas mal non plus. La dernière fois, ce n'était pas plus tard qu'hier matin à la salle de spectacles de Saint-Imier, où il avait été invité par l'école primaire afin de ponctuer une année vouée à l'astronomie. L'instituteur Luc Bass entendait ainsi conclure de manière mémorable cette année thématique.

Il est vrai que pour des enfants imériens, l'astronomie est un art de vivre. Entre leur cité et les étoiles se trouve l'observatoire de Mont-Soleil, à quelques tours de roues de funiculaire. Monter jusqu'au télescope Hubble, c'est une autre paire de manches et surtout un job réservé à des hommes de la trempe de Claude Nicollier.

Par deux fois, le Vaudois a participé aux travaux de maintenance du télescope spatial pointé sur le ciel profond depuis 1990 et qui donnera pendant dix ans encore des images à donner le vertige.

Spoutnik et Gagarine

Néanmoins, l'homme est modeste et sa conférence ne s'est pas focalisée sur ses propres exploits. L'aventure qu'il s'est fait un plaisir de raconter a commencé en 1957, avec le lancement de Spoutnik 1 par les Soviétiques. Et puis il y eut Gagarine, qui fut voici tout juste 50 ans, le premier homme dans l'espace. L'avance prise alors par les Soviétiques motiva les Américains et un discours du président Kennedy resta dans toutes les mémoires. Il avait dit en substance: «Nous avons décidé d'aller sur la Lune et nous ne l'avons pas décidé parce que c'est facile, mais parce que c'est difficile.» Les missions Apollo furent effectivement de sacrés défis et s'il était à l'époque trop jeune pour y participer, Claude Nicollier est aujourd'hui déjà un vétéran de la conquête spatiale. Atteint par la limite d'âge, il ne volera plus dans l'espace et cela à plus forte raison que la Nasa est à un nouveau tournant de son histoire, avec l'abandon du programme des navettes, reléguées depuis un certain temps au rôle de cargos de ravitaillement de la Station spatiale internationale (ISS). La mission de la Nasa est l'exploration et les programmes futurs qui enverront des hommes vers des astéroïdes ou vers Mars avec à bord une nouvelle génération d'astronautes. De son côté, Claude Nicollier enseigne aujourd'hui à l'EPFL et il a participé activement aux essais de l'aéronef de Bertrand Picard, le très médiatique Solar Impulse.

Savoir dire «chaipas»!

Depuis qu'il est cloué au sol, Claude Nicollier est devenu un conférencier très demandé et très écouté. Luc Bass a expliqué que ses élèves n'étaient pas nés quand Nicollier est allé dans l'espace. Pourtant, l'intérêt qu'ils ont manifesté hier a été extraordinaire. Et si les questions des élèves ont été nombreuses, l'astronaute a lui aussi choisi de jouer à l'envers le jeu des questions-réponses. Il avait préparé un quiz autant instructif qu'amusant dans le but de tordre le cou dans la bonne humeur à certaines idées fausses. Sa dernière question fut la plus savoureuse. L'espace est-il fini ou infini. La réponse? «Chaipas!» Un rappel tout en finesse de l'humilité qui devrait toujours accompagner la science. L'univers comporte encore une somme astronomique de mystères qui ne sont pas près d'être résolus.

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