Le 30e anniversaire de La Pimpinière a permis de jeter un il dans le rétroviseur et de prendre note du chemin parcouru. A la halle des fêtes de Reconvilier, près de 500 personnes ont pris part samedi soir à ce grand moment pour cette institution phare dans l'accueil des personnes handicapées dans le Jura bernois. L'affluence a dépassé largement les attentes des organisateurs. Dans la salle étaient réunis des résidants, leurs familles, les employés, mais aussi ceux qui sont venus exprimer leur soutien à l'établissement.
«En 1981, on a commencé avec 300 m² de locaux industriels», a rappelé le directeur Gérard Mathez.
Cent trente-deux résidants et 145 collaborateurs exerçant 20 professions différentes: les chiffres parlent de la réussite d'une mission. La Pimpinière a gagné le pari de s'insérer dans le tissu économique régional grâce à ses ateliers.
Les festivités prenaient un double sens pour le directeur, puisqu'il a vécu la naissance de l'institution et se retirera en septembre prochain, à l'âge de 64 ans. Il n'était cependant pas le seul acteur de l'histoire à célébrer ses 30 ans au sein de l'institution.
Quatre résidants ont accompagné La Pimpinière à travers son évolution, à l'image de Nadia Nobs, 69 ans. Avec un collier bleu et jaune aux couleurs de l'établissement, elle affiche un sourire communicatif et raconte le tissage ou le travail du cuir. Chaque soir, elle rentre chez sa sur Iolaine Nobs, qui prend soin d'elle. «C'est bien qu'elle ait ses propres activités durant la journée. C'est un soulagement pour nous», commente cette dernière.
Au cur du succès
Soulagement, appui pour les familles d'enfants handicapés, là se trouve peut-être le cur du succès de la fondation. Rappelons que la région s'était trouvée dépourvue d'institution d'accueil pour les handicapés après la séparation avec le Jura. La Pimpinière a été créée pour répondre à la demande d'une association de parents.
Fanfare symbole
La soirée était aussi symbole d'intégration de l'être différent et de tolérance. L'ouverture en musique avec la Fanfare 3D, mêlant valides et handicapés, donnait le ton. Un groupe de résidants et d'employés avaient aussi préparé une prestation musicale sous l'égide du comédien Gérard William.
Deux ensembles qui ne pouvaient que toucher le spectateur, constatant qu'à travers l'art les différences s'effacent au profit de la beauté de l'uvre.
Ainsi, à l'entrée de la halle, chacun pouvait laisser sa trace en peignant des morceaux de bois qui, mis ensemble. constitueront «un livre d'art, une manière de réunir tout le monde par la créativité. Les personnes qui encadrent les handicapés sont les chevilles ouvrières de La Pimpinière. Huit d'entre eux sont montés sur scène pour mettre en mots les maux de leur quotidien mais aussi tirer les leçons de leur expérience, encadrés par Hélène Pfersich, professeure à l'Université de Lausanne.