Autrefois, comme s'il s'agissait de l'ultime odyssée, il fallait attendre, parfois, plusieurs années avant de pouvoir partir. On se faisait tout un cinéma, en révisant, pour la énième fois, son Berlitz. On trépignait d'impatience tout en appréhendant la grande expédition qui ne consistait le plus souvent qu'en une petite semaine de congé au Tessin.
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Il n'y a pas si longtemps, en vacances, il fallait chercher La Poste du coin pour rassurer ses proches au téléphone: «Je suis bien arrivée, tout va bien, je vous embrasse!» Après on se débarrassait de la corvée de cartes postales pour se retrouver libre de savourer l'inconnu pittoresque, se pâmer d'admiration devant l'imposante beauté de la cathédrale de Palma. Et quand sonnait l'heure du retour, on en avait pris plein les mirettes.
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Aujourd'hui, c'est plus pareil, grâce aux compagnies low-cost, on peut s'offrir la planète entière. Sitôt débarqué au bout du monde, on active son portable pour consulter ses e-mails. En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, on a photographié, filmé et mis en musique les plus beaux sites du pays et expédié le tout instantanément à nos correspondants. Rien n'est laissé au hasard. Google Street View, couplé à Facebook, nous déniche les adresses les plus improbables en arborant les faciès des employés du musée ou du restaurant choisi. D'un effleurement tactile, on établit son itinéraire grâce au GPS. Et quand vient l'heure de faire ses valises, il ne reste plus qu'à archiver le tout dans la mémoire virtuelle.