Main dans la main, la Ville de La Chaux-de-Fonds et le canton ont donné hier une conférence de presse dans la tour Espacité. Qu'a-t-on appris? Rien, ou presque! Ah, oui, une chose essentielle: les autorités politiques et les services administratifs font leur travail.
Ainsi, le Service cantonal de l'emploi «a été fortement mobilisé afin d'anticiper les possibilités de reclassement et de formation du personnel dans le cas où cela s'avérerait nécessaire.» C'est bien le moins, nous semble-t-il, lorsque 226 personnes - dont la majorité est sans formation transférable ailleurs - vont perdre leur emploi! Le même service «se tient prêt à tenir des séances d'information pour les collaboratrices et collaborateurs, ceci en plusieurs langues, si nécessaire.» Il «se tient prêt», nous voilà parfaitement rassuré...
Les centres de formation ont été «alertés», nous dit-on, «afin de de les inciter à proposer des formations et à se préparer à répondre rapidement à des besoins pour un grand nombre de personnes touchées.» L'aiguillon étatique est-il vraiment nécessaire pour «alerter» des professionnels qui sont payés pour savoir ce qu'ils ont à faire dans un tel cas?
Les autorités saluent aussi «les échanges constructifs» qu'elles ont eus avec la direction locale de la société. Super... En revanche, Thierry Grosjean l'a avoué: on lui a «clairement fait savoir» qu'il était «inutile» qu'il se rende aux Etats-Unis pour rencontrer le big boss.
Au lieu d'un Conseil d'Etat qui «alerte» ses centres de compétence et exprime sa confiance à un employeur qui biffe 226 emplois d'un coup de crayon, on eût espéré un signal fort. La mise en place d'une task force multidisciplinaire, avec une coordination efficace pour anticiper tous les problèmes qui ne manqueront pas de se poser aurait permis que l'on salue le dynamisme et la combativité de nos autorités.
Or, le constat est clair: c'est Energizer qui mène la barque, les autorités ne sont là que pour mettre de l'huile dans les rouages. C'est toujours ça. Mais c'est un peu peu, hélas.
