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«Il est temps de faire un arrêt sur image»: la chronique d’une enseignante neuchâteloise

Tous les lundis et les jeudis, Myriam Facchinetti, enseignante d’une classe de 3e Harmos au collège des Parcs à Neuchâtel, nous raconte comment elle garde le contact avec ses élèves et leurs parents.

30 mars 2020, 17:00
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Etre parent, au mois de mars 2020, n’est pas une sinécure. Les inquiétudes vont bon train.

On n’est pas tous logés à la même enseigne: nos enfants peuvent soit se retrouver noyés sous le travail, soit être carrément déjà en vacances, sans avoir grand-chose à se mettre sous la dent. La faute probablement à la panique générale et à un certain manque de lâcher-prise. Il est temps de respirer un peu.

Un blason redoré

Au début de cette crise, beaucoup de parents se sont sentis démunis, parfois abandonnés ou trahis par l’école. Difficile de s’improviser enseignant du jour au lendemain, à la maison. Le confinement aura eu au moins le mérite de redorer le blason de celles et ceux qui chaque jour se démènent pour faire leur travail au mieux, dans une société assez critique face à ce métier.

Mais maintenant que l’urgence et la stupeur sont passées, les parents s’interrogent. Comment les enfants peuvent-ils progresser si on les inonde de fiches et de travail sur internet, pas forcément corrigé? Comment assurer la continuité?

Compliqué également pour les enseignants d’avoir une vision claire de ce qui se passe dans les familles: certaines font beaucoup de retours, d’autres restent muettes.

Aux enseignants de rassurer

La grogne monte chez certains parents. C’est aux enseignants de les rassurer, avec bienveillance, en adaptant leur manière de travailler. A l’heure actuelle, nul ne sait si les écoles resteront fermées au-delà du 30 avril. Il est temps de s’accorder un instant de calme. Il est temps de faire une pause, un arrêt sur image.

En 3e année, on court souvent après le temps justement. Il y a tant de choses à mettre en place pour la suite de la scolarité et si peu de temps à disposition. Tant de choses se jouent durant les quatre premières années d’école obligatoire.

L’expérience «Covid-19» m’aura pourtant appris une chose essentielle, et je peux l’observer chez mes élèves: en ralentissant la course aux apprentissages, on a l’opportunité de consolider des connaissances et des compétences déjà acquises. On a aussi une magnifique occasion de développer d’autres compétences, les fameuses «capacités transversales» et la célèbre «formation générale» (voir les sources): développer la connaissance de soi, adopter une attitude citoyenne, réceptive et responsable, être créatif, examiner la pertinence de ses choix, etc.

La formule magique pour faire l’école à la maison n’existe pas. Mais laissons-nous du temps et faisons confiance à nos enfants! Ils ont tous un fabuleux potentiel en eux.

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