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Heidi et le torailleur de brissagos

22 août 2009, 08:51

Au bord du lac de Thoune, profitant des derniers jours ensoleillés de l'été, sur l'esplanade d'une auberge les pieds dans l'eau, ma copine Caroline et moi fûmes émerveillées par une apparition magique.

Endimanchée dans une ravissante robe brodée d'edelweiss maintenue par un bustier noir orné de motifs ton sur ton, une fée portant sur ses cheveux blancs un canotier à rubans, vint s'installer à une table voisine de la nôtre.

L'incarnation de Heidi!

Certes, une vénérable Heidi, mais qui n'en avait que plus de charme. Et pour compléter ce tableau idyllique, du fond de la terrasse, un trio de musicos entama à l'accordéon un morceau pain-fromage... C'était tout bonnement incroyable.

Mais ce moment de grâce bucolique ne dura pas. L'icône mythique de Johanna Spyri fut soudain cernée par les volutes âcres du cigare d'un torailleur invétéré. La folklorique vieille dame, incommodée, fut prise d'une sévère toux. Une fois sa quinte passée, l'aïeule distinguée, rougissant comme une petite fille, s'excusa à l'entour. Caroline, après avoir prodigué quelques mots de réconfort à la respectable grand-maman, jeta un regard réprobateur au fumeux impénitent. Mais pas ému pour un sou, le malotru, sans s'arrêter de téter goulûment son brissago comme si sa vie en dépendait, haussa les épaules, un brin excédé.

Caroline était prête à bondir. D'un clin d'œil, je réussis néanmoins à la dissuader de faire un esclandre… Et secouant la tête, un ange dépité passa.

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