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Foule sentimentale

27 juil. 2009, 08:55

Le Tour 2009 se termine sur un podium de choix. Et si les acteurs sont de qualité, on regrettera qu'ils n'aient pas forcément endossé ici leur meilleur rôle. Alberto Contador a certes tout d'un immense champion; il a maîtrisé son sujet de bout en bout, sur tous les terrains, mais un brin de panache dans les Alpes n'aurait pas fait de mal. Le Madrilène en avait sans doute les moyens; les jeux de pouvoir au sein de sa propre équipe nous ont empêché d'en profiter.

Andy Schleck est un contradicteur de choix, la qualité de sa troisième semaine et son numéro sur les routes du Grand-Bornand le démontrent. Mais il lui manque encore un peu de bouteille pour faire pâlir un Contador en pleine condition. Pour la victoire, il n'y eut guère de suspense.

Seul Armstrong, finalement, a su jouer sa partition sans la moindre erreur. Le maître tacticien a serré les dents quand la route s'élevait et au bluff, à l'intelligence, au courage, il a obtenu un podium que peu lui prédisaient... Si les deux premiers cités feront office de grands favoris, il est tout aussi certain que le Texan se présentera en 2010 plus fort qu'il ne l'était cette année... Voilà qui promet.

Quel bonheur de se remémorer les péripéties d'un Tour en parlant de sport et uniquement de sport! Le public ne s'y est pas trompé et l'enthousiasme, à Verbier comme au Ventoux, avait des petits accents de renaissance. Amour ou crédulité envers cette discipline salie, souillée, constamment montrée du doigt? Les deux sans doute. Mais j'y vois surtout cette envie des foules, naïve peut-être, de croire au spectacle, de profiter de l'histoire qu'on veut bien leur raconter.

Depuis ses débuts, le Tour de France est revenu de tous les scandales, de toutes les outrances. Il est bon de redire aujourd'hui combien l'épreuve est vivace, combien il suffit d'en laisser les rênes aux coureurs, pour qu'elle enchante sur le bord des routes. Ce sont les descentes de police et les coureurs traités comme des criminels que l'on ne veut plus voir. Il existe des moyens de lutter contre le dopage sans entrer dans ce carnaval sinistre fait de coups d'éclats et de boucs émissaires, de nettoyer la caravane sans aboyer sa haine hygiéniste au passage du peloton. Quelle que soit la teneur de leur sang, les coureurs méritent d'être traités mieux que cela!
 

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