Il est un ponte dans un établissement médical important de Suisse romande. Un toubib orgueilleux d'être à la pointe d'un savoir précis. Vous avez affaire à lui, êtes en proie aux tourments parce que vous ne savez pas ce que vous avez? Il vous achève. Vous demande d'abord si vous avez une assurance privée. Vous parle comme si vous recevoir dans son bureau était le dernier de ses devoirs! Il vous prie même de ne pas le rappeler trop souvent. Lui et deux autres blouses blanches de son acabit, des grands professionnels, toujours dans le même établissement, m'ont laissé balader près de deux mois sans diagnostic. Je suis alors allée consulter ailleurs, dans un autre canton. Un jeune médecin, au flair aiguisé, en dix minutes, a su définir mon mal et a pris les choses en main. Vite, car il fallait faire vite. Les autres docteurs? Ils n'ont jamais repris de mes nouvelles. Ils n'ont pas que ça, comme souci! Ils sont dans le haut de la hiérarchie, eh! Autre point irritant, outre le snobisme médical de certains: les décharges qu'on vous fait signer avant opération. Celles où on vous demande d'accepter, par exemple, le fait que vous risquez de sortir de l'intervention handicapée, voir même... morte. Allez, après avoir donné un tel blanc-seing, porter plainte pour erreur médicale! Ultime enfer: les médics qu'on vous prescrit. Véridique, sur des notices qui les accompagnent, il arrive de lire: «Peut même mettre la vie en danger». Ces notices sont, entre autres, on le sait, une précaution prise par l'industrie pharmaceutique pour éviter d'être traînée en justice. Avec tout ça, vous vous sentez protégé comme potentiel patient, vous?
