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Faudra-t-il déconstruire?

11 juil. 2011, 07:53

Intuitivement, nous savons tous qu'une ville en expansion continue n'est soutenable ni du point de vue économique, ni du point de vue écologique. Or, en Suisse, chaque année, une surface équivalant à 4200 terrains de football est sacrifiée pour les besoins de l'habitat, de l'industrie et de la mobilité.

Le Neuchâtelois Archibald Quartier, qui fut sans doute l'inspecteur de la faune le plus médiatisé de Suisse, avait en son temps déclaré qu'il se trouvait bien plus écolo que ceux qui avaient migré à la campagne, car il vivait... en ville, dans une tour.

A l'opposé de cette vision, le développement encouragé depuis des décennies a été de conquérir de nouveaux territoires. La clause du besoin est invoquée: les gens veulent des maisons individuelles et les industries ne viennent que si on leur offre d'immenses terrains qu'elles peuvent occuper sur un seul étage. A la clé, des économies considérables de construction... et un énorme gaspillage de terrains.

Le message central des jeunes architectes-urbanistes qui ont passé une semaine à La Chaux-de-Fonds va à contre-courant de ce qui nous est présenté comme une fatalité économique et sociale.

Vous voulez, nous disent-ils, une ville économique et écologique. Alors, il faudra progressivement abandonner les périphéries et remettre la vie en ville. Rome ne se déconstruira pas en un jour. Mais c'est maintenant qu'il faut décider des orientations générales qui permettront à nos descendants de ne pas crouler sous les impôts. A l'heure de l'énergie chère, la ville éclatée et le mitage du territoire n'ont aucun avenir. Il faudra cesser de construire toujours plus et toujours plus loin pour un nombre croissant d'individualistes, pour relever le défi d'une décroissance assumée et maîtrisées dans la concertation avec pour but final la croissance du BNB ou Bonheur national brut.

Les suggestions stimulantes des jeunes constructeurs de la ville de demain, qu'ils viennent de Paris, Bruxelles, Montréal ou Lausanne vont dans ce sens. Ils renversent la perspective. Au lieu de voir ce que l'on perdrait si l'on nous enlevait le droit de circuler sans entrave en ville en voiture, voyons ce que l'on y gagnerait. Aménageons une densification intelligente où l'espace gagné sur la circulation et le parcage deviendra autant de lieux d'échange, de partage, de fête et de culture. Cette utopie vaut bien qu'on y réfléchisse tous ensemble. Pour accorder nos actes à nos paroles désolées sur Fukushima.

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