…une policière, grelotter de froid, les épaules remontées jusqu’aux oreilles, lancer de petits «hop-hop.»
Un coureur devant moi, s’éclater dans la boue à un virage. Puis 2, 3, 10, 30… L’hécatombe.
Un homme a soupiré: «On patine dans la terre et en plus en dévers!»
J’ai entendu une jeune femme lancer: «eh Maude, tu donnes combien pour faire une roulade?» Je me suis retournée pour assister à l’exécution impeccable de ladite roulade en bas du pré détrempé. Et les voir se relever, le T-shirt blanc plus du tout immaculé! Elles riaient comme des bossues. Elles se sont étalées plus loin, puis pourchassées en se donnant des claques de boue dans le dos.
J’ai admiré plein de culs terreux. J’ai patiné mais bien moins gracieusement qu’un gars qui m’a dépassée en schussant avant d’exécuter un freinage digne d’un Cuche en baskets. Il s’est tourné en hurlant de rire et a eu juste le temps de tendre les bras pour rattraper sa compagne et de lui plaquer une bise.
J’ai écouté des «la boue c’est bon pour le corps!». «Et pour les maladies de la peau, non?». Et, «les chaussettes de l’archiduchesse sont-elles sèches? Archi-sèches?» J’ai fredonné «La gadoue» de Jane Birkin. Sans l’accent.
J’ai pesté quand Mirella m’a prévenue que, comme d’hab’, le parcours se terminait par le mortel tour du champ devant la patinoire des Ponts-de-Martel. Elle a enfoncé le clou: «Sois contente, c’est le seul moment où tu pourras courir». Elle n’avait pas tout tord.
Sûr, le soleil de ce mercredi à La Chaux-de-Fonds n’inscrira pas la 4e course du BCN Tour dans la case «étape mythique».