Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Devant le prix de la mousse, toute envie de râler ravalée

31 mars 2009, 10:39

«Sächs füftzig un vier sächsig, bitte.» La petite entreprise ne connaît pas la crise. Calé au bord d'une halle d'exposition de la Foire de Bâle, le bistrot non plus. Ou ses tenanciers ignorent qu'exposants et visiteurs doivent faire des sacrifices. Y a de quoi s'étrangler avec sa mousse. Six francs 50 pour une «Stange» et 4 francs 60 «füer eis Kaffee». A la table voisine, le client étranger ne rechigne pas. Il sort son billet de 200. Et laisse un généreux pourboire à la serveuse. C'est vrai qu'à New York ou Londres, la bière doit se négocier à un prix plus élevé.

Contraste. On a entendu: «C'est la crise. Profil bas! Pas de folie! On bosse!» Finies les années extravagantes, les horlogers la jouent sérieux. Leonardo Di Caprio ne viendra pas. Tout ça n'était qu'un bruit. Dans les stands de Baselworld, la montre est redevenue la seule vedette, les équipes de vente ses ardents défenseurs. Point de frous-frous mais des ballets, tout en mouvement, de cadrans, d'aiguilles et de boîtes. Un peu de champ' quand même. Les clients sont moins nombreux. Il faut être convaincant.

La journée s'achève. Trop froid pour la terrasse. Tant pis! On se glisse dans le bistrot d'à côté. La salle est presque pleine. La bière et le vin coulent à flots. Après dix heures de labeur, les fourmis ont bien le droit de se lâcher. Et moi? «Eine Stange, bitte.» Toute envie de râler ravalée. «Sächs füftzig, bitte.»

Votre publicité ici avec IMPACT_medias