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Des parties fines textiles

01 sept. 2011, 08:59

La buanderie est un objet d'étude ignoré des sciences humaines. Pas celle des villas, individuelle, fonctionnelle, sans histoire comme un film d'Eric Rohmer. Mais bien la buanderie des immeubles, véritable petit monde en réduction, transpirant les relents d'aisselles et les frictions de la promiscuité.

Bien que lieu commun, chacun entend s'y comporter à sa guise. Forcément, ça frotte. Rien d'étonnant, vu les personnalités qui s'y côtoient. On y rencontre l'égoïste, pas prêteur de son jour de lessive, même s'il est client du pressing. Le nonchalant, qui oublie une semaine ses draps à sécher. L'emmerdeur, qui ramasse sa corbeille et laisse moisir ses frusques dans le tambour. Mais cette stricte hétérogénéité des usagers ne résiste pas à l'échangisme vestimentaire. Un vaste mélange qui se joue sur les cordes à linge, là où sèchent les habits de la maisonnée. Pas toujours facile de reconnaître les siens. Dans le doute ou par distraction, on en ramasse davantage. Ces parties fines textiles se révèlent subitement lorsque votre compagne découvre étonnée une culotte Hello Kitty parmi les siennes. Voire en croisant votre polo sur les épaules du voisin. Alors, si mes chaussettes pouvaient arrêter de fricoter à l'étage du dessus, leurs jumelles orphelines seraient heureuses de les retrouver.

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