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De la signification du verre de rhum et de la dernière cigarette

04 juin 2009, 08:52

Outre l'énigmatique attachement des Suisses pour la Tomy bleue et pourquoi les poils du nez poussent au-delà des narines, le troisième grand mystère de l'humanité consiste en la cigarette et le verre de rhum proposés aux condamnés à mort. La variété de l'éventail, d'abord. Délibérément restreinte pour éviter les dernières volontés saugrenues, style apprendre le mandarin ou recenser les grains de sable de la dune du Pyla. Le choix ensuite. Davantage qu'un lobby abouti des industries viticole et du tabac, c'est ironiquement une récompense. Lors de la Grande Guerre, les poilus recevaient le matin l'eau de vie avant d'affronter la mort. Idem pour la cigarette. Alcool et tabac, c'est plus réconfortant dans les tranchées et au pied de l'échafaud qu'une Ovo chaude et un bâton de réglisse. Demeurent quelques questions d'application. Le Texas, cet accueillant Etat qui envoie les fumeurs torailler hors des établissements publics et les criminels ad patres, fait-il tout de même une fleur à ceux-ci avant qu'ils ne passent l'arme et l'âme à gauche? Autorisent-ils une dernière aspiration avant d'expirer dans la salle d'exécution? Le doute persiste. Laissons l'épilogue à un consolateur de veuves et guillotiné célèbre. En se rendant à l'abbaye de Monte-à-Regret, sobriquet attribué à la sympathique invention de Joseph-Ignace Guillotin, l'expert chauffagiste Henri Désiré Landru déclina verre de rhum et cigarette, prétextant que ce n'était «pas bon pour la santé». Bel exemple de tempérance.

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