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De l'importance de l'accent d'ici

13 janv. 2011, 11:24

Vous vous gaussez des «rrrr» appuyés des Delémontains, pouffez aux nasalisations des Jurassiens bernois? Gardez-vous des jugements hâtifs. Les malheureux sont peut-être d'innocentes victimes du «syndrome de l'accent étranger». Une curieuse affection dont le dernier cas répertorié est celui de Kay Russell. Atteinte d'une violente migraine, cette Anglaise s'est réveillée un matin de janvier avec l'accent français. Pas de bol, si l'on considère le peu d'aisance de nos voisins pour la prononciation des langues étrangères. De Giscard à Sarkozy, les exemples de locuteurs gaulois malmenant la langue d'Enid Bliton sont légion. Et quand ce n'est pas l'accent, c'est la syntaxe. A l'instar de Jacques Chirac, remballant la sécurité israëlienne, peu à l'aise du bain de foule présidentiel dans un quartier palestinien de Jérusalem. «Do you want me to go back to my plane and go back to France?»

Mais basta. La raillerie est un exercice gratuit et peu glorieux. Surtout, le syndrome de l'accent étranger, trouble du langage qui survient après un choc, ne connaît pas de traitement. Il peut durer quelques heures ou toute une vie. Les victimes, chambrées et brocardées par leurs compatriotes, ont bien compris l'importance de l'accent. Un élément essentiel de la personnalité et de la socialisation.

Yves Montand et Francis Cabrel ont très bien su exploiter cet aspect. Après avoir gommé leur accent méridional pour réussir, ils l'ont récupéré pour s'affirmer. Té!

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