En ce petit matin de canicule annoncée, je me pose devant le miroir. Effectivement, quand ça arrive au-dessus des genoux, ça fait court. Trop court. «Ça», ce sont mes shorts. Certes, ils sont du genre sport chic - hé ho, s'habiller léger ne veut pas dire s'habiller craignos -, mais je ne peux décemment pas me présenter ainsi à la conférence de presse d'un conseiller d'Etat. D'autant moins qu'en ce qui concerne les pieds, j'ai bien l'intention de rester non pas droit dans mes bottes, comme avait dit Juppé, mais pieds nus dans mes sandales.
J'opte dès lors pour un pantacourt. Ce qui - à mes yeux en tout cas - situe le «décemment» au-dessous des genoux. Et attribue une importance considérable à cette partie du corps. Je songe alors aux questions existentielles qui se sont posées (et se posent toujours) dans le milieu bancaire à propos du veston, de la cravate, des manches courtes... Je me souviens aussi de ce rédacteur en chef qui, au début de ma carrière, avait suggéré de faire un article sur le sujet suivant: «Les shorts sont-ils désormais admis dans le monde du travail?»
Et il en pense quoi, le tout jeune journaliste stagiaire qui, l'autre jour à la rédaction, tapait son texte avec une casquette vissée sur la tête? Je l'avoue, je n'ai pas saisi l'utilité de ce couvre-chef. Mais sans doute fallait-il y voir une raison esthétique. Voire une simple habitude. A moins que... Et si c'était moi, désormais, qui était déstabilisé par les tenues des «djeuns»? Serais-je déjà largué?
Tu parles d'un costard!