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Changement de ton

23 oct. 2009, 09:31

Le Conseil fédéral s'est montré ostensiblement irrité de l'enlisement du conflit avec la Libye, persuadé - à juste titre - d'avoir agi de bonne foi en vue d'aboutir, mais aussi décontenancé par les comportements de la partie adverse, dont la logique lui échappe. Et, s'il entrevoit des éléments de cette logique, il ne voit pas comment la Suisse pourrait y répondre, dans le cadre de l'Etat de droit.

Passer à l'offensive, aux menaces, aux mesures de rétorsion paraît voué à l'échec: la Libye a résisté à des pressions autrement plus fortes que celle que pourrait exercer la Suisse. Et on ne voit pas d'où viendrait un quelconque soutien, au moment où tout le monde cherche à s'attirer les bonnes grâces de Tripoli et de son pétrole, quitte à avaler quelques excentricités du dirigeant libyen.

Dans le flot des «conseils avisés» que la Suisse reçoit, certains privilégient l'approche directe et informelle des personnes au pouvoir - la famille Kadhafi. C'est un peu la démarche choisie par Hans-Rudolf Merz, qui semblait porter ses fruits jusqu'à ce que des «impondérables» fassent tout capoter. Une voie bien fragile si, au premier coup de vent, tout se bloque.

Le dossier revient aujourd'hui à Micheline Calmy-Rey, qui semblait jusqu'ici préférer s'en tenir aux instruments du droit. Comme tout ce qui est envisagé reste secret, on ne peut pas savoir où mènera le changement de ton affiché hier. La conseillère fédérale a toutefois répété son souci du sort des deux otages, dont on est sans aucune nouvelle. Et c'est bien sur eux que toute l'attention doit être portée.

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