La nouvelle flambée des primes d'assurance maladie a beau avoir légèrement épargné Neuchâtel, un sentiment d'injustice persiste. Car pour tous les assurés, et ils sont nombreux, qui ont choisi de réduire la facture en acceptant des franchises élevées, c'est la soupe à la grimace.
Pire, ces augmentations vont frapper ceux qui évitent le plus possible de faire appel aux prestataires de santé. Non seulement leur effort n'est pas récompensé, mais on leur demande de passer à la caisse pour les autres. Profondément injuste!
La Suisse n'échappera pas à une nécessaire et profonde refonte de son système de santé. Depuis des années, ses coûts ne cessent de grimper et les primes maladie deviennent de plus en plus insupportables pour une large partie de la population.
Bien sûr, il faudra abandonner en partie ce système très libéral, mais aussi très luxueux, dont nous profitons actuellement. Réduisons drastiquement la possibilité, aujourd'hui trop vaste, d'aller voir n'importe quel praticien en fonction parfois de lubies égoïstes ou d'un confort d'un autre temps. Cette liberté est devenue aujourd'hui un luxe trop onéreux.
Du côté hospitalier, la restructuration des établissements de soins et la mise sur pied d'unités moins nombreuses mais plus efficaces est une nécessité absolue. Neuchâtel en a pris la voie, mais il serait dangereux de s'arrêter en chemin.
Et si les patients sont invités à faire un effort, les caisses doivent aussi faire leur part du travail. On le voit depuis plusieurs années, la concurrence actuelle ne fait pas baisser les primes et engendre des frais de marketing honteux, supportés entièrement par les assurés. Cela doit cesser! De même, les caisses doivent arrêter de constituer des réserves aussi scandaleusement élevées que celles qu'elles ont accumulées dans la plupart des cantons romands. Entre les patients, les professionnels de la santé et les caisses, la marge de man½uvre existe pour juguler cette spirale infernale des primes, mais elle est étroite.
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