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Zenith a réalisé sa meilleure croissance depuis huit ans

Le patron des montres Zenith, Julien Tornare, estime récolter le fruit des efforts de la réorganisation de la filiale du groupe français de luxe LVMH. Le travail accompli pour redynamiser la marque du Locle a permis d’enregistrer la meilleure croissance depuis huit ans. La réduction du réseau de distribution et du nombre de références ont payé.

25 mars 2019, 15:39
Photo prise en septembre 2017, lors de la visite de la manufacture horlogère Zenith au Locle.

Lors d’une interview accordée à AWP durant la foire horlogère Baselworld, qui a lieu jusqu’à mardi, Julien Tornare n’est pas peu fier d’évoquer le chemin parcouru depuis sa nomination il y a deux ans.

«En 2018, on a eu une croissance à deux chiffres, ce qui n’était pas arrivé depuis huit ans. On a fait cela avec tous les voyants au vert, car on a réduit la distribution de 841 à 620 points de vente. On a réduit le nombre de références de 178 à une petite centaine. Et on a un alignement parfait du 'sell in' (envoi des montres à l’étranger) et du 'sell out' (vente au client final)», a assuré le directeur général.

Celui qui a longtemps oeuvré pour Vacheron Constantin, appartenant au groupe Richemont, aux Etats-Unis et en Asie rappelle que «Jean-Claude Biver (ex-patron de la division horlogère de LVMH) avait décrit un tableau assez catastrophique avant que je n’arrive. On a redressé la barre. On a bien progressé en ventes, on a beaucoup progressé en productivité.»

Remplir les objectifs avec deux ans d’avance

Julien Tornare indique être en mesure de faire encore mieux que ce qui lui a été demandé. «Si on continue sur cette tendance, je devrais atteindre en 2019 les objectifs que le groupe avait demandé d’atteindre en 2021.»

La division montres et joaillerie de LVMH, à laquelle Zenith contribue, a engrangé 4,1 milliards d’euros (4,63 milliards de francs) de chiffre d’affaires en 2018 et enregistré une croissance organique de 12%.

Le patron se montre aussi confiant pour cette année. «La croissance se poursuit sur janvier-février-mars dans la même tendance. Dans certains marchés, c’est un peu moins le cas. Mais on est malgré tout en progression, alors que l’an dernier à la même période on livrait les premières montres Defy 21 en bonne quantité, et là on ne livre pas de nouveautés pour le moment.»

Les exportations horlogères suisses, ont, elles progressé en février de 3,4% par rapport à la même période en 2018, à 1,8 milliard de francs.

«Il faut se déplacer et gagner des poignets»

Pour Julien Tornare, les garde-temps fabriqués au Locle doivent «se vendre partout dans le monde». Les trois marchés principaux sont la Grande Chine, les Etats-Unis et le Japon. S’il y a déjà beaucoup de marques qui investissent ces pays, «il y a aussi beaucoup de monde, donc on va obtenir la part de marché que l’on doit obtenir».

Selon lui, il n’y a pas de petit marché: «il faut se déplacer et gagner des poignets. Les clients nous attendent», dit-il en évoquant des événements organisés à Marseille ou Edimbourg.

Suivant cette stratégie, il multiplie les déplacements afin de célébrer le cinquantième anniversaire du chronographe automatique El Primero. Après Milan, Londres et Tokyo en ce début d’année, des événements sont prévus à Paris en avril, puis en mai au Mexique, avant un final à Genève en décembre.

150 pièces seront garanties 50 ans. «Cela n’a jamais été fait! La garantie prendra fin au 100e anniversaire du El Primero», s’amuse le patron. Ces modèles sont vendus 19’900 francs. Zenith lance aussi la montre Defy Inventor, qui prend la suite de la Defy Lab éditée à 10 pièces.

De la haute horlogerie compétitive

Chez Zenith, la fourchette de prix débute à 5000-6000 francs. «Le gros de notre activité est entre 7 et 12’000 francs. Nous avons aussi des grandes complications à 120’000 francs pour un modèle à double tourbillon en carbone, à seulement 40 exemplaires». La version en platine, à dix pièces, atteint 150’000 francs.

Julien Tornare estime être capable de faire face à la concurrence avec sa gamme de prix. «C’est beaucoup d’argent, mais par rapport à ce que l’on trouve ailleurs pour ce type de pièce là en haute horlogerie, on est extrêmement compétitif. Je pense que c’est dans l’air du temps aujourd’hui d’avoir des prix justes. Les gens en ont marre de cette industrie horlogère qui a exagéré et qui a un peu perdu les clientèles locales en faisant des prix délirants.»

En Suisse, Zenith a fait parler d’elle en ouvrant au public la manufacture du Locle tous les vendredis. «C’est plein trois-quatre mois à l’avance, se réjouit Julien Tornare. Il y a des gens de partout, des Thaïlandais, des Allemands, des Péruviens.»

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