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Yvan Perrin se confie sans fard

Alcool, problèmes psychiques: le candidat UDC livre sa vérité.

27 févr. 2013, 08:31
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Yvan Perrin, le contenu du fameux document médical qui révélerait les raisons de votre hospitalisation, le 19 décembre dernier, serait sur le point de sortir?

C'est juste. Selon l'article qui devrait être publié demain (aujourd'hui), j'aurais erré dans mon appartement durant trois jours, alternant alcool et psychotropes. Ma cousine m'aurait trouvé agité et incohérent et si mal en point qu'elle a appelé l'ambulance.

Le document révèle-t-il d'autres éléments?

Je serais arrivé aux urgences déshydraté, avec une alcoolémie de 3 pour mille et dans un état de dépression profonde. J'aurais de plus absorbé deux types de psychotropes - un mélange potentiellement mortel, est-il précisé.

Quelle est la nature de ce document?

Il s'agirait du formulaire d'admission aux urgences.

Ce formulaire reflète-t-il la vérité?

Je n'en connais que ce qu'on m'en a dit. J'observe que, d'après ce document, on m'amène à l'hôpital dans un état proche de la mort et que le lendemain je rentre à la maison. Je suis rentré dans l'après-midi, parce que celle qui venait me chercher ne pouvait pas se libérer avant. Ma guérison a donc été très rapide!

Que pensez-vous de ces révélations?

Ç a me paraît un peu curieux! J'ose espérer quand même que si un alcoolique dépressif et croché aux médicaments se présente à Pourtalès dans un état proche de la mort, on le prenne en charge autrement. Cela me paraît désinvolte de le renvoyer à la maison même pas 24h après. J'ajoute que j'ai mangé de bon appétit le repas qu'on m'a servi à midi - un gratin avec rôti et tomates - qui m'a permis de constater que le service hôtelier de Pourtalès est excellent. Je trouve mes capacités de récupération assez exceptionnelles...

Qu'avez-vous dit au média sur le point de publier ces nouvelles révélations?

J'ai fait savoir que je ne souhaitais pas évoquer ma santé une fois de plus. Je ne veux pas passer des semaines à évoquer ma santé. Je le ferai cette semaine en publiant mon bulletin de santé. Je fais prendre chaque jour ma pression, par un médecin qui n'est pas mon médecin habituel pour éviter tout soupçon de complaisance.

Que s'est-il passé au mois de décembre dernier?

La situation décrite me paraît étonnante. J'aurais commencé un épisode dépressif le 16 décembre, juste après la session d'hiver des Chambres fédérales, qui se terminait le 14. Or je n'ai loupé aucun vote! Je ne vois pas bien quel aurait pu être l'événement pour me faire plonger. Je sais bien que tous les matins je me fais un très long rail, celui entre Neuchâtel et Berne...

Franchement, si vous deviez avoir pris une cuite ce fameux 19 décembre, vous l'avoueriez, comme Jean Studer avait lui-même communiqué lorsqu'il avait été pincé avec de l'alcool au volant?

Si je devais prévenir le banc et l'arrière banc chaque fois que je fais la noce, les communiqués tourneraient en boucle! J'aime la fête. Mais je m'arrange pour ne pas conduire. J'invite les amis à la maison.

Vous avez aussi dit clairement apprécier l'alcool...

Boire un verre, oui volontiers, j'ai un goût assez soutenu pour l'absinthe. Je veille soigneusement à ne pas en avoir à la maison pour éviter la tentation. Quant au whisky, le pur malt est à des prix qui dissuadent toute consommation compulsive! J'ai longtemps fait partie de la Croix-Bleue mais ça a cessé à 14 ans.

Mais avez-vous été, une fois, ivre au point de devoir être soigné?

Je n'ai jamais bu assez pour devoir voir un médecin. Mais il m'est arrivé de boire assez pour ne pas me souvenir de ce qui s'était passé. C'était à Thyon, il y a 25 ans, j'ai passé la nuit aux WC. J'avais surestimé mes capacités à absorber du fendant. La nature a été indulgente en me permettant de ne pas me souvenir de ce que j'avais fait, mais je l'ai payé les trois jours suivants. J'ai été 10 ans à la brigade des stups. Vous savez ce qu'on disait dans un pareil cas de ces jeunes qui font leur apprentissage? "Il a bu comme une vache et supporté comme un veau." j'espère qu'on ne va pas me tenir rigueur d'avoir été ivre il y a 25 ans lorsque j'étais jeune!

D'autres souvenirs?

L'autre fois, c'était lorsque j'avais fêté mon élection au Conseil communal, on avait fait un mélange assez explosif avec tout ce qu'on avait trouvé. La mauvaise idée avait été de finir avec de la crème à café...

Mais, le 19 décembre, vous n'étiez pas bien, non?

Le 19 je n'étais clairement pas bien - c'était une attaque de panique - qu'il y ait pu y avoir ou de l'alcool ou un Temesta, je ne le nie pas.

Que pensez-vous de ces informations d'ordre médical qui sortent dans la presse?

Si des éléments dont on m'a fait état sont tirés d'un dossier médical ou d'une fiche d'admission de l'Hôpital neuchâtelois, cela veut dire qu'on a un problème. J'ai peine à imaginer que quelqu'un viole un tabou aussi puissant que le secret médical pour permettre à un journal de noircir du papier. Et j'ose espérer que l'HNe ne traite pas le secret médical de manière désinvolte. Donc je n'accorde pas une importance démesurée à ces révélations.

Vous avez promis de délivrer votre bulletin de santé physique, mais ce qui est le plus attendu, c'est justement un bulletin sur votre état psychique, non?

Le problème, c'est qu'une exégèse psychologique prend beaucoup de temps. Le meilleur bulletin psy que je puisse proposer c'est d'être présent au débat, de tenir des propos cohérents, les gens pourront se rendre compte si j'arrive la cravate autour du crâne au lieu du cou et que je tiens des propos incohérents!

Mais vous reconnaissez, en toute transparence, avoir un problème.

J'ai effectivement un problème à résoudre. Je me suis donné les moyens de le régler en contactant un spécialiste de ce genre de difficultés. J'y vais toutes les semaines une heure. Ceci jusqu'à mi ou fin avril. On verra ensuite si ce sera une fois toutes les deux semaines ou une fois par mois.

De quelle nature est ce problème?

Je suis d'un naturel bileux. Je travaille sur la gestion des émotions pour prendre du recul. Par exemple, j'ai été très largement touché - plus que cela ne devrait être le cas, par ce qui s'est passé pour NSA (réd: la société de sécurité qu'il codirige et qui a perdu son mandat au centre de requérants d'asile de Perreux à la suite de révélations sur des rapports sexuels présumés entre agents et requérants). C'est quelque chose qui m'a étrulé, attristé, mis en colère, une succession de sentiments dans ma tête qui ont fait que j'ai sollicité en urgence une visite chez mon thérapeute, qui s'est organisé pour me recevoir une heure entre deux patients.

Pourquoi ces efforts?

Si la population me choisit, il faut que je gère les problèmes sans les prendre pour moi. Comme me l'a dit Claude Frey, "le gardien doit savoir que le ballon ne le vise pas lui mais vise le but."

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