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Yvan Perrin jugé à Neuchâtel pour discrimination raciale

L’ex-conseiller national neuchâtelois UDC Yvan Perrin est jugé mercredi prochain par le Tribunal de police à Neuchâtel pour discrimination raciale. La justice lui reproche des propos polémiques en lien avec le Musée des civilisations islamiques à La Chaux-de-Fonds.

19 juin 2020, 11:16
Le Ministère public a requis une peine de 90 jours-amende à 30 francs, soit 2700 francs, avec sursis pendant deux ans.

L’ex-conseiller national neuchâtelois UDC Yvan Perrin est jugé mercredi prochain par le Tribunal de police à Neuchâtel pour discrimination raciale. Le Ministère public a requis une peine de 90 jours-amende à 30 francs, soit 2700 francs, avec sursis pendant deux ans.

Les faits reprochés à l’ex-homme fort de l’UDC suisse se sont déroulés entre le 4 et le 6 avril 2019 dans le cadre d’une polémique qu’Yvan Perrin a lancée sur son compte Facebook à propos des musulmans en général et du Musée des civilisations islamiques de La Chaux-de-Fonds en particulier.

Le Ministère public a renvoyé le prévenu, défendu par le conseiller national (UDC/VS) Jean-Luc Addor, devant le Tribunal de police du Littoral et du Val-de-Travers. Le procureur général Pierre Aubert lui reproche notamment d’avoir écrit «L’infection s’étend», en commentant l’existence d’une école musulmane près de Lyon.

Atteintes à la dignité humaine

Le Ministère public ajoute aussi que «compte tenu du sujet abordé et du cercle de personnes auxquelles il s’adressait, des débordements de langage étaient à prévoir, maintenus sur son mur virtuel de manière à ce qu’ils puissent être lus par un large public, des commentaires de tiers appelant à la haine et à des actes de violence contre des personnes en raison de leur appartenance religieuse».

Sur les commentaires, on pouvait voir notamment une image représentant une bouteille incendiaire avec le texte «En bon voisin offre de la chaleur à la mosquée du coin». Ou une image représentant un soldat utilisant un lance-flammes avec le texte «Nettoyez-moi toute cette merde» et «fusillez-moi tout ça».

Dans l’acte d’accusation, le procureur général, Pierre Aubert, constate que l’accusé propage «une idéologie visant à dénigrer de façon systématique les musulmans en raison de leur appartenance religieuse». Il encourage et prend part à «des actions de propagande, discriminant publiquement d’une façon qui porte atteinte à la dignité humaine un groupe de personnes en raison de leur religion».

Seulement une mouvance visée?

Yvan Perrin s’est défendu devant le procureur et dans la presse en affirmant que ses propres critiques ne concernaient pas les musulmans en général mais une mouvance en particulier, considérée généralement comme terroriste. Sur les ondes de RTN en juin 2019, l’ex-conseiller d’Etat neuchâtelois avait précisé que les Frères musulmans sont une organisation classée comme terroriste en Arabie Saoudite et en Egypte.

Pour le procureur général, s’il est possible qu’il ait eu cette intention, il n’en demeure pas moins que «l’impression générale laissée tant par son commentaire ‘L’infection s’étend’, que par ceux des autres intervenants, est que ce sont bien les musulmans en général qui sont pris à partie, d’une manière d’ailleurs aussi stupide et grossière que méchante».

L’affaire a démarré après que l’association musulmane De la lumière à l’excellence, basée à Martigny, a dénoncé Yvan Perrin, en lien avec le partage sur Facebook d’un article de 24 Heures où il était question des Qatar Papers et des Frères musulmans.
 

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