«Vous êtes libres! Ce n'est pas par hasard.» «C'est grâce à elle», grâce à la Constitution, martèle la campagne en faveur de l'adoption de la nouvelle Constitution neuchâteloise en ce mois d'août 2000. En prévision de la votation du 24 septembre, les rues voient fleurir de nombreuses affiches aux slogans énergiques tels que «A nous le pouvoir!», «Que faisons-nous ensemble?», «Touche pas à mon pote!». Des slogans musclés dont la presse neuchâteloise se fait l'écho au c½ur d'une campagne plutôt tranquille ou les oppositions se font discrètes.
Près d'un siècle et demi après son adoption, la Constitution de 1858 semblait donc prête à céder sa place. Concoctée par une commission ad hoc du Grand Conseil épaulée par les professeurs de l'Université de Neuchâtel Jean-François Aubert et Pascal Mahon, le nouveau «livre à vivre» des Neuchâtelois n'a de loin pas déchiré la République. Notamment de par le fait que chaque parti représenté au Grand Conseil put marquer un tant soit peu le texte de son empreinte.
La question du droit de vote accordé aux étrangers aura ainsi été l'un des rares sujets de crainte des «pères» du nouveau texte. Il sera d'ailleurs le thème le plus discuté par la presse hors des frontières cantonales. Parmi les autres évolutions importantes, citons encore l'éligibilité des fonctionnaires ou l'introduction de la liberté de choisir une autre forme de vie en commun que le mariage. Une liberté supplémentaire visant en particulier les unions hétérosexuelles mais également les couples homosexuels.
Sans grande surprise la nouvelle Constitution récolta finalement un large soutien populaire le 24 septembre avec 77% des votes. Et Neuchâtel devint ainsi le 10e canton suisse, le premier romand, à valider sa Constitution révisée.
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