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«Vivre autrement…»

La vie en institution de retraite nous est contée grâce au personnel actif entre leurs murs. Aujourd’hui, Carla Dias rapporte comment Elsa, Ruth et Odette, résidentes de l’EMS du Val-de-Ruz, à Landeyeux, dépeignent la vie au home depuis l’arrivée du virus.

17 juin 2021, 19:02
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Elsa commence la première à nous faire part de ses impressions sur la longue période du confinement et à révéler quelques petits secrets…

– Dès qu’on est placé en institution, on entend souvent: c’est pour mourir… ils sont en fin de vie… Eh bien, je ne suis pas d’accord! La vie au home est différente certes; mais elle continue, elle continue autrement… C’est comme pour le confinement, c’était dur, on se posait beaucoup de questions. Mais qui ne se les posait pas? On a tous été pris de surprise. Même vous!

Heureusement, on était les trois copines, les chambres près les unes des autres. Malgré les indications strictes du confinement, le soir, on enfreignait les règles. A 21 heures précises, la copine Lucette frappait à ma porte et on restait à bavarder au belvédère. C’étaient nos rencontres clandestines… (petits sourires coquins!). Je ne regrette rien de ces escapades, car ça nous a permis de conserver notre amitié.
Si le home n’existait pas, je serais où maintenant? Ici c’est formidable, ils font tout pour nous. La seule chose qui me manque, c’est le lac, je ne peux plus le voir…

On a beaucoup de chance, car malgré la situation de crise sanitaire, nous avons passé de bons moments. Et surtout, on a pu fêter Noël, Pâques et nos anniversaires. C’était différent, certes, mais nous avons pu fêter ensemble avec le personnel et les copines.

A son tour, Odette nous raconte son premier confinement. Elle était encore à domicile:

– J’étais seule dans ma maison au milieu des vignes. Seule. Je ne veux plus revivre ça. Mon dernier repas en famille, c’était le 8 mars 2020, chez moi. C’est dur. Très dur.

On m’apportait mes commissions, on les déposait derrière la porte et j’attentais que la personne soit partie pour ouvrir et récupérer mon bien. J’étais seule.

J’ai donc pris la décision d’aller au home et là, ma vie a changé. Ici, le confinement, je ne le ressens pas, c’est comme s’il n’existait pas, car je ne suis jamais seule.

Ruth confirme les dires d’Elsa. Pour elle, le confinement n’a pas été trop dur:

– Seules les visites de mes enfants et de mes petits-enfants me manquent, car au parloir ce n’est pas pareil. Sinon, je n’ai pas souffert de solitude car, au fond, la vie au home continue, mais autrement…

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