«J'ai un handicap visuel léger. Je ne vois que d'un ?il et je n'arrive que difficilement à lire ce qui bouge», explique Cédric Benoit (30 ans), des Verrières. «Je skie avec le GRSA pour des raisons de sécurité», souligne-t-il. Autant dire qu'il ne pourrait pratiquer ce sport sans cette aide bienvenue. Seul dans une station de ski, cet informaticien de gestion (il travaille à plein-temps), ne pourrait tout simplement pas se déplacer sur ses lattes: «Les stations attirent la foule. Je croise trop de monde sur les pistes pour pouvoir skier seul», constate Cédric Benoit. Qui n'est de loin pas un débutant. «J'ai appris à skier lorsque j'étais en 3e primaire.» L'enfant des Verrières a même pu participer aux camps de ski organisés par l'école. Déjà à l'époque, Cédric pouvait compter avec les bénévoles du GRSA. «On suit le guide. C'est lui qui nous choisit les meilleurs champs. Grâce au GRSA, on peut découvrir de nouvelles stations de ski ainsi que rencontrer d'autres handicapés de la vue», exprime-t-il plein de reconnaissance.
Une gratitude qui conduit également Cédric Benoit à participer à la formation des guides - tous les ans, le GRSA est à la recherche de nouveaux bénévoles pour les instruire à la conduite d'un tandem. Cette activité n'est pas difficile, elle procure même du plaisir au guide pour autant «qu'il garde à l'esprit qu'on skie à deux», sourit l'informaticien. Dans son cas, la distance de sécurité (entre les deux skieurs) est de trois mètres environ. «J'aime bien être assez proche du guide, cela me rassure. D'autres demandent plus d'espace. Chacun a ses sensations», relate le Verrisan.
Grâce au GRSA, Cédric Benoit profite d'autres activités de montagne. «J'ai déjà fait la vallée Blanche à ski avec le groupement hors piste. On était monté à plus de 4000 mètres. Mais par moments, j'ai dû utiliser des bons crampons», se souvient-il. L'association propose aussi de l'escalade sur des pentes de glace, signale-t-il. Hors ces activités en montagne, Cédric Benoit fait aussi un peu de gymnastique et du vélo. Parfois, il se hasarde seul sur une bicyclette. «Mais il faut très bien connaître le parcours», relève-t-il. «Sinon, il faut toujours rester bien concentré sur celui qui roule devant.» Dans ces circonstances, on comprend aisément que Cédric préfère, là encore, rouler en tandem. «On est derrière, c'est bien plus tranquille.» /STE