Lancée l’été dernier, la motion populaire «vergers vivants» a été déposée ce mercredi matin au secrétariat du Grand Conseil, à Neuchâtel, munie de 263 signatures. Après validation par la Chancellerie cantonale, le texte sera traité par les députés lors d’une prochaine session.
Fruit d’une action commune menée par la coopérative de la Bor et plusieurs associations de producteurs, de consommateurs et de protecteurs de la nature (Pro Natura et WWF Neuchâtel, Rétropomme, Rage de Vert ou encore Sorbus), cette motion demande à l’Etat de rédiger une loi pour valoriser et pérenniser les vergers d’arbres fruitiers à hautes tiges dans le canton.
«Nous sommes en première ligne pour voir que des vergers disparaissent chaque année», la plupart du temps remplacés par des nouveaux logements, explique Maximilien von Allmen, membre de la coopérative de la Bor, qui gère le pressoir de Valangin. Il rappelle la disparition de près de 80% des arbres fruitiers en Suisse entre 1905 et 2001 (de 15 à 2,9 millions), alors même que la demande pour des jus et des aliments de proximité ne cesse d’augmenter.
«Désintérêt des autorités»
«Il n’y a plus de statistiques depuis 2001. C’est la preuve du désintérêt des autorités pour cette problématique, à l’inverse de ce qui se passe au sein de la population», relance-t-il, en rappelant également l’importance des vergers pour le maintien de la biodiversité, à commencer par les oiseaux, les abeilles et les autres insectes.
«Nous n’attendons pas un soutien financier de l’Etat – nous sommes dans le canton de Neuchâtel, il n’y a pas d’argent… – mais plutôt un soutien moral», ajoute-t-il, en citant en exemple ce qui se fait dans le Jura avec le projet Vergers+. «C’est l’un des seuls cantons où les vergers sont valorisés et en augmentation.»
Du jus pour la Chancellerie
Maximilen von Allmen a profité de son passage au Château de Neuchâtel pour livrer en jus de pommes… la Chancellerie d’Etat! «Elle est cliente depuis de nombreuses années de la coopérative de la Bor. Comme quoi il peut aussi y avoir un intérêt politique là derrière», sourit-il, dans un clin d’œil.