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Une maladie du châtaignier mieux connue grâce à l’Université de Neuchâtel

L’Université de Neuchâtel et l’Institut fédéral de recherche sur la forêt, la neige et le paysage ont identifié un ennemi naturel au chancre de l’écorce du châtaignier, une maladie qui ravage cette essence.

22 mars 2021, 11:09
Les châtaigniers américains et européens ont été particulièrement affectés par la maladie.

La propagation du chancre de l’écorce du châtaignier, qui s’attaque de manière redoutable à l’arbre-phare du Tessin, est mieux connue grâce à des recherches des biologistes de l’Université de Neuchâtel et de l’Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage WSL. Cela donne l’espoir d’améliorer les moyens de lutte contre la maladie.

En étudiant la génétique de l’agent pathogène, les scientifiques ont mis en évidence deux particularités pour expliquer son expansion. Un travail qui a consisté à séquencer 230 génomes des souches européennes prédominantes, indique ce lundi l’Université de Neuchâtel dans un communiqué.

Une solide ligne d’attaque

«Nous en avons conclu que c’est grâce à une ‘tête de pont’, c’est-à-dire une ligne d’attaque solide derrière laquelle le champignon a pu diversifier ses souches, que la maladie a réussi à se répandre aussi efficacement», explique Daniel Croll, professeur du Laboratoire de génétique évolutive, cité dans le communiqué. Les travaux des chercheurs viennent d’être publiés dans la revue scientifique «eLife».

En arrivant en Europe, le pathogène a misé sur la reproduction asexuée, c’est-à-dire la capacité de se reproduire avec soi-même, qui est possible chez les champignons, plutôt que de perdre de l’énergie à chercher d’autres individus pour se multiplier. Mais c’est là peut-être aussi sa faille.

Un virus comme réponse?

Des biologistes ont fait le lien avec l’existence d’un ennemi naturel du champignon: un mycovirus. Or ce dernier se répand de préférence dans les populations bien établies du chancre de l’écorce du châtaignier. «Cela donne l’espoir de développer un moyen de lutte biologique efficace contre le fléau, sous la forme d’un virus qui cible uniquement l’agent pathogène, sans dégâts collatéraux», précise l’Université de Neuchâtel.

Le chancre de l’écorce du châtaignier, propagé par le champignon Cryphonectria parasitica, a décimé en quelques décennies presque 100% des châtaigniers du continent américain. Au milieu du 20e siècle, le pathogène a gagné l’Europe. Touchant le nord de l’Italie, il s’est répandu à travers l’Europe centrale et la zone méditerranéenne, dont la Suisse. En seulement quelques décennies, le pathogène a couvert une distance de plusieurs milliers de kilomètres.

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