«C’est assez étroit, il faudra vous serrer un peu.» Estelle Niklès, sinologue, invite les nombreux visiteurs à pénétrer dans la chambre chinoise de la maison des peintres Jeanneret, à Cressier. La découverte est surprenante: partout où le regard se pose, des peintures représentant des figures de Chinois, des singes, des dragons, des pagodes ou des palmiers recouvrent les boiseries du petit salon. Les visiteurs examinent, fascinés, les détails de ce décor fantasmagorique.
«Les chinoiseries et les singeries étaient un genre très apprécié des grandes cours européennes au 18e siècle», raconte Estelle Niklès. Le salon de cette maison vigneronne était donc à la pointe de la mode de l’époque, lorsqu’il a été commandé vers 1730 par le propriétaire des lieux, le gouverneur Paul de Froment. «C’est exceptionnel et très rare qu’un tel salon chinois ait été conservé intact, dans son intégralité. Il témoigne de la fascination de l’époque pour l’Extrême Orient.»...