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Une étude de l'UniNe montre que la présence de caméras de surveillance ne fait pas forcément baisser la criminalité

Qui dit quartier surveillé ne dit pas forcément moins de criminalité. C'est entre autres ce qu'ont observé les chercheurs de l’Institut de géographie de l’Université de Neuchâtel (UniNE), investis dans l'expérience-pilote de vidéosurveillance dans le quartier genevois des Pâquis à Genève.

15 nov. 2016, 14:58
/ Màj. le 15 nov. 2016 à 15:10
Le sentiment de sécurité des participants à l'enquête s'est renforcé depuis la mise en service des caméras, en particulier pendant la nuit.

L'expérience-pilote de vidéosurveillance dans le quartier genevois des Pâquis est un succès. Après deux années d'activité, le bilan est positif, même si aucune baisse de la criminalité n'a été enregistrée.

Aucun effet préventif attribuable au dispositif des caméras n'a été constaté, a indiqué mardi lors d'une conférence de presse le professeur de l'Université de Neuchâtel Francisco Klauser, auteur d'un rapport d'évaluation indépendant. Une légère recrudescence (+15%) des infractions constatées sur la voie publique a même été enregistrée.

Le dispositif compte 29 caméras qui sont reliées à la centrale de vidéosurveillance. Les images sont visualisées en direct par des opérateurs 24 heures sur 24. Aucun effet généralisé de déplacement n'a été enregistré dans les zones ou quartiers voisins, à l'exception des transactions de stupéfiants.

Sentiment de sécurité accru

Le sentiment de sécurité des participants à l'enquête s'est renforcé depuis la mise en service des caméras, en particulier pendant la nuit. La forte hostilité des débuts s'est transformée en une nette acceptation. Pour le capitaine Christophe Bobillier, officier au Centre des opérations et de planification de la police, il s'agit d'une "réelle plus-value" pour les forces de l'ordre.

"Cet outil supplémentaire a indéniablement facilité notre coordination. Il nous a notamment permis de mieux cibler l'action de nos patrouilles sur le terrain", s'est réjoui Christophe Bobillier. Il relève que, d'un point de vue judiciaire, cela a permis à plusieurs reprises un meilleur suivi et une meilleure compréhension lorsque d'événements pour lever un doute ou valider un scénario.

Pas moins de patrouilles

Ce succès opérationnel s'est confirmé aussi bien dans des cas de flagrants délits, lors d'interventions lancées à la suite d'alertes et dans le cas de surveillances actives planifiées. En tout, 89 extractions d'images ont été réalisées pour la zone-pilote. La présence de patrouilles dans le quartier n'a, dans le même temps, pas été diminuée.

"Je suis satisfait de ce bilan. L'extension de ce dispositif inédit est envisagée, avec l'objectif de donner à la police les moyens d'intervenir avec le plus d'efficience possible ou d'identifier a posteriori les auteurs", a précisé Pierre Maudet, conseiller d'Etat en charge du département de la sécurité et de l'économie.

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