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Une chercheuse de l'Université de Neuchâtel a étudié la représentation de l'étranger dans les affiches de votation

Christelle Maire, chercheuse à l'Université de Neuchâtel, s'est intéressée à la représentation de l'étranger en Suisse en passant au crible 120 affiches de votation publiées entre 1965 et 2014.

05 avr. 2017, 17:12
Christelle Maire a passé en revue 120 affiches de votation publiées entre 1965 et 2014.

Les étrangers sont souvent au coeur des votations suisses, en particulier des affiches de l'UDC. Chercheuse à l'Université de Neuchâtel, Christelle Maire a passé en revue 120 affiches de votation publiées entre 1965 et 2014 mettant en scène la question de l'étranger en Suisse.

La permanence du débat sur les étrangers et leurs représentations iconographiques existent depuis plus d'un siècle. Mais les images se sont radicalisées ces dernières années, notamment par les campagnes de l'UDC, constituant des attaques visuelles de plus en plus violentes, constate Christelle Maire.

Pour la sociologue, un cap a été franchi dans la stigmatisation de l'étranger avec cette affiche de l'UDC de 1999 en faveur de l'initiative "contre les abus dans le droit d'asile". On y voit un drapeau suisse derrière lequel se trouve un homme à la mine patibulaire portant moustache, gants et lunettes noires.

Stéréotypes de l'étranger

"L'utilisation des stéréotypes est une constante dans ces affiches", relève la chercheuse citée dans un communiqué de l'Université de Neuchâtel diffusé mercredi. Pour la majorité des partis, l'étranger est un immigré du sud, basané, de type prolétaire à moustache.

Le citoyen suisse est lui souvent représenté sous la forme d'un petit armailli en costume qui doit préserver son territoire de l'envahisseur étranger. "Globalement, je constate une violence symbolique sans précédent dans ces affiches politiques", relève Christelle Maire.

Malgré la violence de certaines représentations, la chercheuse observe que peu d'actions en justice ont abouti. Elle constate que la liberté d'expression l'emporte sur l'orientation du message qui pourrait tomber sous le coup de la loi antiraciste.
 

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