Un outil d'enseignement à distance (MOOC), développé à l'Université de Neuchâtel (UniNE) par l'institut d'ethnologie, a séduit des Américains. Appelé Selin (Self-inducted Learning Infrastructure), ce système, déjà employé au niveau bachelor à l'UniNe, ouvre de nouveaux horizons en termes d'apprentissage de l'observation scientifique.
Contrairement aux MOOCs habituels qui s’appuient sur des lectures d’ouvrages scientifiques, le système neuchâtelois permet de travailler avec du matériel récolté sur le terrain. Les personnes qui suivent cet enseignement ont accès à des données ethnographiques multimédia (films, photos, interviews, textes). Une première dans le domaine, du moins au niveau francophone.
Si bien que l'Université de Fairbanks en Alaska s'est montrée intéressée à en faire profiter son public. Là-bas, il s'agira de développer une étude du rapport homme-animal dans la conduite des chiens de traîneau.
Reconnaissance pour l’UniNE
Outre les étudiants et les étudiantes, le public-cible sera constitué par divers organes publics, parapublics ou privés qui sont actifs dans les régions arctiques et ont des liens avec les populations amérindiennes du Grand Nord: service des parcs nationaux, département américain de la chasse et de la pêche, administrations diverses de l’Etat de l’Alaska, centres de conservation du patrimoine, musées ou encore cabinets vétérinaires.
Ce sont 200'000 dollars, soit environ le même montant en francs suisses, qui seront octroyés au projet par la National Science Foundation, l’équivalent états-unien du Fonds national suisse de la recherche scientifique.
"Le fait que le principal organe public de financement de la science aux Etats-Unis reconnaisse aujourd’hui le caractère novateur [de Selin] est un signal important par rapport à la capacité de l’UniNE de mettre au point des méthodes d’enseignement inédites et reconnues", se réjouit l'institition.