C’est l’un des couples les plus endurants de la planète. Pas parce qu’ils sont visiblement très amoureux l’un de l’autre. Mais à eux deux, ils estiment avoir déjà couru l’équivalent de six tours du monde. Repartir leur apparaît comme une belle et douloureuse évidence.
Christian Fatton, on ne le présente plus. Ce que l’ultramarathonien inflige à son corps, ils sont tout au plus quelques dizaines sur terre à pouvoir le faire. Et c’est bien de l’admiration qu’on lit dans ses yeux quand il regarde sa femme Julia: elle vient de pulvériser le record féminin de l’ultra Tour du Léman (175 km en 18h26). «C’est un vrai diesel. Quand elle part, on ne l’arrête plus.»
Justement... Quel peut bien être le moteur de ces stakhanovistes de l’épuisement? La littérature scientifique répond: la volonté de se grandir par l’effort (c’est un confortable raccourci). Possible revers de la médaille: les blessures, la tyrannie...