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Ultimatum syndical et menaces de grève

02 sept. 2011, 08:56

C'est une résolution plutôt musclée qu'ont votée, en début de semaine, les employés des soins à domicile du canton (Nomad). Ils demandent à leur direction d'associer enfin les partenaires sociaux à la négociation des conditions de travail, notamment des modalités de planification des horaires. Et l'actuelle directive horaire doit être «abrogée immédiatement».

Selon le communiqué diffusé hier par le Syndicat des services publics (SSP), le personnel donne à la direction un ultime délai au 20 septembre pour répondre à ses revendications. Sans quoi, une assemblée générale, le 22 septembre, décidera de mesures de lutte.

Etonnement du président

Selon Yves Mugny, secrétaire central au SSP, «les instances dirigeantes de Nomad sont passées des promesses non tenues au mutisme: elles ne prennent plus la peine de répondre». Si elles s'obstinent? «On irait clairement vers un conflit de travail, assure-t-il. «La tendance était homogène lundi entre les différentes délégations des employés: l'éventualité d'une grève a été évoquée».

Le président du conseil d'administration de Nomad, Roby Tschopp, a fait part hier de son étonnement à la lecture de la résolution et des revendications, dont il n'avait pas connaissance. «Le SSP enfonce une porte ouverte», dit-il à chaud, «une nouvelle directive horaire est en consultation depuis ce printemps et une réunion à ce sujet entre les parties à la convention collective est agendée au 15 septembre».

Travail sur appel?

Malentendu ou opposition de fond? Le SSP n'est pas au courant de ce rendez-vous du 15 septembre, qui concerne la commission paritaire de Nomad. Il a, en revanche, rencontré à plusieurs reprises de nombreux représentants du personnel et constaté un ras-le-bol face à l'absence de dialogue.

Un point particulièrement litigieux concerne par exemple la compensation des heures supplémentaires, explique Bernard Fragnière, secrétaire central du SSP. «Ce n'est pas facile à gérer», admet-il, «mais la direction ne peut pas simplement décréter qui travaille quand, comme s'il s'agissait d'un travail sur appel, c'est contraire à la convention collective en vigueur».

Le syndicat assure que toutes ses tentatives de dialogue avec les dirigeants ont été vaines, malgré l'arrivée d'un nouveau directeur, le 1er juillet, en la personne de Christian Moeckli - qui n'a pas souhaité prendre position hier.

«Quand il n'y a plus ni réponse, ni même d'accusé de réception, c'est ressenti comme de l'arrogance et du mépris», constate Bernard Fragnière. La colère qui en résulte aurait pu être évitée, car «les employés n'aimernt pas les conflits, dont ce sont finalement les malades qui subissent les effets».

Maladie de naissance?

La réorganisation des soins à domicile, avec la réunion de structures décentralisées en une seule entité, a connu des conflits dès son démarrage. La loi de 2006 réglait les choses sur le papier mais, visiblement, pas dans la réalité des rapports de travail: il y a eu de nombreux départs d'employés et de dirigeants.

En gestion autonome, Nomad a dû assurer efficience et rentabilité. Plongé dans les difficultés, il a dû s'y reprendre à deux fois pour obtenir du Grand Conseil, en février dernier, les crédits additionnels indispensables (4,5 millions). / fnu

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