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Tsunami de guêpes sur Neuchâtel

16 sept. 2011, 08:48

«On a beaucoup plus de guêpes cette année que d'habitude. Un client s'est fait piquer et beaucoup ne veulent pas manger dehors.» Comme nombre d'autres établissements publics du canton, l'hôtel du Vaisseau, à Cortaillod, fait les frais d'une activité intense des guêpes dans la région depuis quelques jours. Plusieurs restaurateurs conseillent à leurs clients de ne pas manger sur la terrasse. «Il y a des années qu'on n'avait pas vu autant de personnes venir aux urgences avec des réactions allergiques à la suite de piqûres de guêpes, c'est un véritable tsunami!», note Pierre Kaeser, allergologue et médecin chef de service sur le site de Pourtalès de l'Hôpital neuchâtelois.

Ces hyménoptères au dard affûté peuvent sévir dans les lieux les plus divers: «Nous sommes intervenus une dizaine de fois pour des chocs anaphylactiques à la suite de piqûres, aussi bien dans des lieux publics que dans les gorges de l'Areuse», indique Christian Schneider, du Service d'incendie et de secours (SIS) de Neuchâtel. Qui précise que la tâche du SIS ne s'arrête pas aux urgences médicales: «On reçoit beaucoup d'appels pour nous demander d'éliminer des nids». Dans ce cas, le SIS n'intervient que s'il y a urgence, par exemple si le nid se trouve près d'une école ou d'un hôpital. «Nous sommes intervenus six fois cette saison, dont une à la Providence et une près du home du Clos, à Serrières».

Des nids de 30 centimètres

Dans les cas moins urgents, le SIS sous-traite ce type d'intervention à des spécialistes, le plus souvent des couvreurs qui ont suivi une formation spéciale. C'est le cas de Grégory Lœtscher, de Gorgier. «Cette année, nous avons déjà détruit une centaine de nids, c'est un bon tiers de plus que d'habitude», estime-t-il. Même son de cloche dans les Montagnes: «Certaines années, nous n'éliminons aucun nid. Là, nous sommes déjà à une trentaine», note Yann Gonin, commandant des sapeurs-pompiers du Marais, qui interviennent dans toute la vallée de la Sagne.

«Les guêpes sont très opportunistes: il leur suffit d'un peu de place, un trou dans une vieille bâtisse, un caisson de store et elles y font leur nid», ajoute Grégory Lœtscher. Ces nids sont faits de papier mâché, soit du bois déchiqueté et mélangé à de la salive. Ils peuvent atteindre 30 centimètres de diamètre et abriter jusqu'à 7000 individus, explique le directeur des Institutions zoologiques de la ville de La Chaux-de-Fonds, Arnaud Maeder.

Eviter les gestes vifs

Dans la lutte contre ces piquants insectes, un seul but: tuer la reine. Pour cela, deux méthodes: «Si le nid est visible, on utilise un insecticide liquide qui tue instantanément. S'il est dissimulé, ce qui arrive les trois quarts du temps, on dispose une poudre insecticide à l'entrée, pour que les guêpes qui pénètrent dans le nid l'amènent à l'intérieur et contaminent les autres».

Pour tenter d'éloigner ces insectes indésirables, d'autres optent pour des méthodes plus douces: «On met des pièces de cinq centimes sur les tables, les guêpes n'aiment pas cette matière», nous indique la patronne de l'hôtel DuPeyrou, à Neuchâtel, qui affirme ne pas être envahie. Une technique dont n'avait jamais entendu parler Arnaud Maeder: «Ce n'est pas impossible, les guêpes communiquent beaucoup par les odeurs», concède le biologiste. Qui note toutefois qu'en la matière, on entend «pas mal de trucs de grand-mère infondés».

Arnaud Maeder souligne qu'il faut éviter de s'approcher des nids. Et lorsqu'une guêpe nous tourne autour, s'agiter ne sert à rien: «Il faut rester calme, éviter absolument les gestes vifs mais accompagner l'insecte d'un mouvement lent de la main.» Et surtout «avoir confiance», affirme le biologiste. «La plupart du temps, elles sont plus curieuses qu'agressives.»

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