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En finir avec l'école du bizutage

Laisser tondre des lycéens en guise de "bienvenue" n'est pas digne de la société que nous voulons construire. L'éditorial d'Eric Lecluyse, corédacteur en chef.

05 sept. 2019, 17:40
Portraits SNP  Neuchatel, 10 01 2018 Photo : © David Marchon

Et si, pour accueillir les nouveaux salariés dans nos entreprises, on leur proposait de les tondre, de leur couper quelques mèches ou de donner des coups de tondeuse sur leur crâne? Ils pourraient refuser, bien sûr. Mais en acceptant, ils montreraient leur envie de s’intégrer.

Cette pratique, c’est certain, provoquerait un tollé. Alors pourquoi ce qui serait jugé humiliant pour les adultes est-il toléré pour des adolescents? Pourquoi avoir laissé perdurer cette mascarade entre les murs du lycée Denis-de-Rougemont, en ville de Neuchâtel? Pour éviter les dérapages à l’extérieur, avance la direction. Sommes-nous donc incapables d’empêcher à Neuchâtel ce qui n’arrive dans aucun autre établissement de la région?

Car il faut interdire cette tonte instituée des élèves «volontaires», que la direction préfère appeler «rite de passage» mais qui n’est rien d’autre qu’un bizutage approuvé par des adultes. Beaucoup d’élèves et d’anciens élèves nous ont raconté qu’ils avaient plutôt bien vécu ce moment. Mais d’autres personnes, parfois passées par Denis-de-Rougemont, disent aussi leur gêne, voire leur dégoût. D’autant plus que la tonte de quelques-uns par le groupe rappelle forcément des heures sombres de l’Histoire.

Plutôt que de demander à des jeunes de se soumettre à un rituel moribond, il est temps d’imaginer un mode d’intégration radicalement nouveau, basé sur des valeurs positives qui lui redonneraient du sens. Et faisons participer à la réflexion les premiers concernés, les lycéens: ils ne manquent pas de belles idées.

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