A deux heures, après la pluie d'étoiles des frères Guinand, c'est une averse qui a raccompagné la foule qui dansait encore sur le quai Ostervald dans la nuit de samedi à hier.
La fête du 1er Août, organisée par l'Association des sociétés de la ville de Neuchâtel, aura été une réussite totale. Une Fête nationale dépoussiérée, qui n'a pas pour autant fait l'impasse sur certaines traditions, telles que les discours et l'hymne national. «Nous devons refuser de rentrer dans nos pantoufles et nos routines pour changer nos habitudes et nous engager», a prévenu l'abbé Jean-Jacques Martin, chargé d'apporter le message des Eglises chrétiennes.
A côté des patriotes, debouts face au drapeau, main sur le cur, larme à l'il en chantant solennellement l'hymne national, beaucoup de citoyens simplement heureux d'être nés dans un pays libre ou tout simplement de pouvoir y vivre. A l'image de ce ressortissant de la Sierra Leone de 18 ans, impressionné par cette foule multigénérationnelle en train de fêter et danser.
A Neuchâtel depuis moins d'une année, il s'est dit très heureux de pouvoir prendre part à cette manifestation. Une façon pour lui, qui ne parle que l'anglais, de rencontrer du monde et d'esquisser des contacts. «Les Suisses sont vraiment sympas et pas coincés», précise-t-il, alors qu'un groupe de femmes reprend les paroles de Louise Attaque et promet à pleins poumons «une amourette éternelle, artificielle».
Les artificiers de l'éphémère ont, pour leur part, rempli leur mission au-delà des espérances, et offert un spectacle magique aux milliers de personnes massées sur les quais, le regard rivé au ciel. Nicolas Guinand, responsable du tir, avait annoncé une pluie d'étoiles. C'est finalement à une véritable avalanche que le public a eu droit. «Attention à la lune», s'est même écrié un petit garçon, impressionné par l'ampleur des feux. /FNO