Il ne s’agit pas d’opposer sport et culture. Sur des charbons ardents, les politiciens, dirigeants sportifs et représentants d’institutions culturelles tentent de calmer le jeu. Pourtant, qu’on le veuille ou non, le débat, souvent chaud, autour des subsides versés par la Loterie romande met ces deux mondes en concurrence.
La culture défend sa part du gâteau et les sportifs en réclament une plus grande. A raison ou à tort? A chacun son avis. On constate toutefois que si ces acteurs partagent l’objectif de faire vivre et rayonner leur canton, ils ne disposent pas des mêmes moyens ni des mêmes soutiens.
Comment justifier qu’une institution culturelle attirant quelques petits milliers de spectateurs par saison perçoive une contribution plus de deux fois supérieure à celle reçue par une association sportive comptant plus de 7000 licenciés, pour prendre l’exemple du football? La réponse est dans la question.
Parce que pour arbitrer ce débat, on ne peut pas faire l’économie du sujet tabou: l’audience. Faut-il continuer de soutenir artificiellement des manifestations ou des institutions au succès public anecdotique, parfois aux dépens de clubs ou d’associations plus populaires mais en mal de soutien? Là aussi, la réponse est dans la question.
S’il ne faut pas opposer sport et culture, il faudrait tout de même les comparer en termes de véritable rayonnement cantonal, national et international. La situation générée par le Covid-19 ne doit pas empêcher de se poser les bonnes questions concernant ce déséquilibre. Si ces subsides permettent à certaines structures de survivre, cela ne justifie pas tout.