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Sous enquête, Yvan Perrin envisage de quitter la police

Le conseiller national UDC et policier neuchâtelois Yvan Perrin avait justifié le recours à la torture dans certaines situations. Ces propos tenus en mai à la RSR, puis repris dans «L'Express» et «L'Impartial», avaient préoccupé le conseiller d'Etat Jean Studer.

06 sept. 2011, 16:43

Le chef du Département de la justice, de la sécurité et des finances, Jean Studer, a ouvert une enquête disciplinaire contre l'inspecteur de police Yvan Perrin. Motif: les propos que le conseiller national et vice-président de l'UDC suisse a tenu sur l'utilisation de la torture. Suite à des propos tenus par Yvan Perrin, début mai, à la RSR, la députée verte neuchâteloise Doris Angst avait demandé au Conseil d'Etat si ce fonctionnaire de police avait enfreint la loi en prenant publiquement la défense de la torture, interdite par la Constitution.

L'enquête était déjà envisagée en juin

«Nous devons examiner si les déclarations d'Yvan Perrin sont compatibles avec son devoir de réserve», avait répondu Jean Studer dans «L'Express» et «L'Impartial» du 8 juin. Le conseiller d'Etat confiait alors vouloir s'entretenir avec l'inspecteur et examiner l'éventualité de l'ouverture d'une enquête.

C'est donc chose faite, comme l'a révélé samedi «Le Temps». Yvan Perrin confirme cette information, mais lui-même et Jean Studer ont convenu de ne pas en dire d'avantage pour l'instant sur le fond de l'enquête.

Relevant que rien n'est blanc ou noir, l'élu UDC réaffirmait sa pensée le 8 juin dans nos colonnes. Dans le cas extrême d'un ravisseur qui tairait le lieu où il aurait caché un enfant kidnappé, en danger de mort, lui-même serait tenté par un recours à la torture pour arracher des aveux. «Je n'ai pas l'âme d'un tortionnaire, mais entre deux injustices, je préfère celle qui frappe le criminel plutôt que sa victime», commentait-il alors.

L'enquête doit donc déterminer si les propos tenus à plusieurs reprises par le politicien Perrin sont compatibles avec le statut du policier Perrin.

De façon générale, si une telle enquête conclut à la nécessité d'une sanction, celle-ci peut aller du simple avertissement à la révocation pure et simple. On n'en est pas encore là, d'autant moins qu'Yvan Perrin songe à quitter de lui-même son poste à 50% à la police neuchâteloise.

Pas plus tard que jeudi dernier, lors de la présentation des candidats de l'UDC neuchâteloise aux élections fédérales d'octobre - Yvan Perrin brigue un second mandat de conseiller national -, l'hypothèse d'une future candidature au Conseil d'Etat neuchâtelois a été évoquée.

Le devoir de réserve entrave l'action politique

Et pour lui, le devoir de réserve qui est le sien en tant que policier constitue «une entrave fâcheuse» à son activité politique. «Nous avons des élections cantonales en 2013», rappelle-t-il. «Si mon parti me désigne, j'ai l'intention d'être candidat. Pour être candidat, il faut que je sois prêt. Pour être prêt, il faut que je puisse m'exprimer.»

Yvan Perrin avoue aussi avoir mal vécu le fait que l'Etat lui ait refusé un congé sabbatique de six mois pour préparer une précédente campagne. Il est en outre gêné par l'évolution du métier de policier.

Ainsi, le parlementaire UDC pense qu'«il sera probablement temps d'écrire» sa lettre de démission en décembre, au retour de quelques jours de vacances, après l'élection du Conseil fédéral par les Chambres. Yvan Perrin imagine plutôt son avenir dans la sécurité privée.

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