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Sous-effectif: les facteurs de l’Arc jurassien ne tiennent plus la pression

Plus de 300 facteurs de l’Arc jurassien ont signé un document qui demande notamment à leur employeur, La Poste, d’en finir avec le «sous-effectif constant». Le syndicat Syndicom déposera jeudi leur cahier de doléances auprès de cadres du Géant jaune à la succursale de la gare de Neuchâtel.

12 févr. 2019, 16:40
La pression est devenue trop lourde à porter pour les facteurs de l'Arc jurassien.

«Au bout d’un moment, on n’est pas des machines, on casse». Les mots de Jean-François Donzé sont durs. Facteur il y a une dizaine d’années, l’actuel secrétaire régional Syndicom du secteur logistique pour l’Arc jurassien connaît la pression du métier. Mais là, elle est devenue trop forte, trop constante.

C’est le sentiment ressenti par des centaines de facteurs de l’Arc jurassien. Le «ras-le-bol» est général: sur les 450 livreurs que comptent les régions de distribution de Neuchâtel, du Jura, du Jura bernois et de Bienne, plus de 300 ont paraphé un document exposant leurs doléances.

Lancé à mi-décembre, il demande que la Convention collective de travail (CCT) de La Poste, ratifiée en 2016, soit respectée plus strictement. Il sera remis aux cadres du Géant jaune, ce jeudi à la succursale de la gare de Neuchâtel avec, en guise d’accompagnement, un presse-citron doré.

Ras-le-bol généralisé

Fatigue, maladie, surmenage, risque accru d’accident, «Toutes les filiales souffrent, ce n’est pas lié à une zone précise», précise Jean-François Donzé.

Syndicom demande notamment au Géant jaune d’équilibrer ses effectifs de livraison dans la région et que les heures passées à livrer le courrier ne s’étendent plus indéfiniment. Selon le syndicat, le manque de personnel touche directement la clientèle, puisqu’il provoque également des retards de livraisons.

Centaines d’heures supplémentaires

Le problème ne date pas d’hier soutient Jean-François Donzé, en épinglant un manque d’anticipation de l’entreprise. Malgré la baisse du courrier, la quantité de travail n’a pas diminué, avec une pression sur la productivité, explique-t-il.

«Certains travaillent des dix-douze samedis d’affilée sans reprendre de compensations. D’autres frisent le plafond des 200 heures supplémentaires de la CCT. Ils s’épuisent…» Avant d’insister: «Le problème n’affecte pas que les facteurs qui ont de l’expérience, même les jeunes ne suivent plus, d’autant plus qu’ils sont en bas de la fourchette salariale.»

Et la grogne pourrait bien se généraliser. Des mobilisations syndicales sont en cours dans d’autres cantons romands et au Tessin.

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