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Si la taxe au sac incite au tri, la qualité de celui-ci laisse à désirer

Depuis qu'ils paient leurs sacs poubelle au prix fort, les Neuchâtelois se sont mis au tri systématique. L'objectif a été dépassé. Mais la qualité de ce tri pourrait encore être grandement améliorée.

14 janv. 2013, 08:12
Les sacs taxés font désormais partie du paysage pour tous les Neuchâtelois

 

Depuis une année, les Neuchâtelois jettent leurs ordures ménagères dans des sacs payants. Comme s’ils avaient toujours fait ainsi. «L’introduction de la taxe au sac peut être considérée comme un succès. Il faut croire que les Neuchâtelois étaient mûrs pour ce passage», relève Yves Lehmann, chef du Service de l’énergie et de l’environnement (SENE).
 
L’objectif d’améliorer le tri des déchets de 30% a été largement atteint. Carrément dépassé, selon les chiffres de Vadec, le réseau de valorisation des déchets pour l’Arc jurassien. Désormais, le canton de Neuchâtel a rejoint la moyenne suisse, lui qui était encore en queue de peloton avant l’introduction du principe du pollueur-payeur début 2012.
 
Plus de tri qu’auparavant
 
Malgré la mauvaise humeur des débuts, la population s’est rapidement pliée au tri systématique, dont l’amélioration a des volumes été «spectaculaire» pour certaines matières recyclables qui auparavant finissaient systématiquement dans les sacs poubelle. Comme le papier. «Certains mois, les déchetteries ont vu les volumes de papier doubler», souligne le chef du SENE. Il est en allé presque de même pour le PET, le verre ou encore les déchets biodégradables, ceci aussi grâce à la mise en œuvre de systèmes de récupération adaptés. 
 
Un souci était survenu avec les plastiques au printemps. Après avoir interdit ces plastiques de déchetteries – décision qui avait provoqué une levée de boucliers – le canton était revenu en arrière, laissant les communes en décider librement. «A ce sujet, nous devons encore renforcer les pistes de valorisation des plastiques, notamment par l’amélioration du tri à la source. Des filières se mettent en place pour assurer un recyclage correct d’une partie de ces plastiques, le reste étant un bon combustible». 
 
Améliorer la qualité du tri
 
Petit bémol toutefois  dans cette introduction réussie: «La qualité du tri en général pourrait être améliorée». Contraints de trier, les Neuchâtelois n’y vont en effet pas toujours de bonne grâce et jettent à la déchetterie un peu n’importe comment. «C’est dommage, car la valorisation ultérieure des déchets est moins performante. Or, des matières bien triées sont vendues plus cher aux recycleurs, ce qui ferait diminuer les coûts de traitement au profit de tous les citoyens», explique Yves Lehmann qui estime qu’une meilleure information et sensibilisation doivent encore être faites pour améliorer les choses. 
 
Et la diminution des coûts?
 
Diminuer les coûts. Justement, c’était un des autres objectifs de la taxe au sac. Au final, certains citoyens pourraient peut-être s’y retrouver à l’avenir. La commission cantonale de gestion des déchets l’évoquera ces prochains jours, en examinant les coûts globaux de 2012 et la redistribution aux localités du produit de la vente des taxes.
 
Car la loi est claire: dans les communes, le traitement des déchets ne doit pas rapporter de profits. Ce traitement est financé par trois sources: les sacs taxés, l’impôt jusqu’à 30% du coût total et une taxe de base, différente dans chaque commune (v- encadré). 
 
Un ajustement de cette taxe pourrait alors intervenir dans certaines communes. Vers le haut comme vers le bas. «Il faudra déterminer la manière de répercuter les différences de coût sur le citoyen de la manière la plus lisse possible, pour éviter un effet de yoyo de la taxe de base chaque année. Cela fera l’objet de discussions au sein de la commission», explique Yves Lehmann qui relève que sur une année, l’expérience est trop courte pour trouver d’entrée la bonne manière de faire.
 
Cette taxe au sac à la neuchâteloise serait-elle à ce point parfaite? Yves Lehmann ne nie toutefois pas que, localement, il y a encore des soucis de logistique à régler, notamment au niveau du ramassage ou surtout de la gestion des éco-points non-surveillés. Quant aux éventuelles tricheries ou décharges sauvages, elles n’ont été que peu constatées. 
 
Et si durant les premiers mois, les sacs gris-mauve ont connu quelques soucis de solidité, le problème a été réglé avec le fournisseur. Et il font désormais partie du paysage. Pour un moment sans doute. Le canton s’est donné cinq ans pour valider définitivement le système. 
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