Pour préserver la biodiversité, la législation suisse oblige les agriculteurs à maintenir un espace tampon de 3 mètres de large entre leurs champs et les lisières, les haies et les cours d’eau. Dans ces zones spéciales, labours, engrais et produits phytosanitaires sont totalement proscrits, afin d’éviter tout dégât à l’environnement.
En 2016, le WWF et Pro Natura pointaient déjà du doigt le canton de Neuchâtel pour sa mauvaise gestion du sujet. Quatre ans plus tard, les deux associations réitèrent leur critique dans une nouvelle étude. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la situation ne s’est pas améliorée.
Un Etat neuchâtelois jugé «laxiste»
Après quatre mois de relevés sur 823 parcelles agricoles, le WWF et Pro Natura indiquent que la loi n’est pas respectée dans 53,4% des cas. De plus, près de la moitié de ces infractions sont considérées comme «graves». Dans ces cas précis, les zones tampons mesurent alors la moitié de la largeur réglementaire (1,5 mètre) ou n’existent carrément pas. L’étude a également permis de mettre le doigt sur un phénomène lui aussi inquiétant pour la vie naturelle: la présence de plusieurs dépotoirs sauvages en zone rurale.
Le résultat de ces études est jugé «très décevant», selon le WWF et Pro Natura. Les deux ONG dénoncent «le laxisme de l’Etat», tout en rappelant que le respect des bordures tampons est un enjeu agricole majeur, puisqu’il conditionne le droit à des contributions financières de la part de la Confédération, sous forme de paiements directs aux cultivateurs.