Le commerce de détail "est depuis quelques années sur une tendance de déclin", selon une étude réalisée conjointement par la Chambre neuchâteloise du commerce et de l'industrie (CNCI), la Banque cantonale neuchâteloise et le Service neuchâtelois de la statistique. L'emploi a baissé de 15% entre 1997 et 2012 dans la branche, alors que, par exemple, il était à la hausse durant la même période dans le canton de Fribourg.
Par ailleurs, le nombre d'établissements est en baisse continuelle. Le nombre de magasins actifs dans le domaine de l'alimentation a ainsi passé de 379 à 315 entre 2001 et 2008 (il n'existe pas de chiffre plus récent), soit un recul de quelque 20%. Et les chiffres d'affaires sont plutôt en stagnation. Ils tournent, dans le canton, autour de deux milliards de francs par an (une estimation, faute de statistique détaillée existante).
Pourtant, pour les auteurs de l'étude, le commerce de détail est "une part intégrante et non-négligeable de l'économie, et il est stratégique pour le canton de par son importance." De quoi plaider pour une "amélioration des conditions-cadre", selon le directeur de la CNCI Florian Németi, qui ne veut cependant pas d'une "ultra-libéralisation" des heures d'ouverture: "L'important n'est pas d'ouvrir plus, mais d'ouvrir mieux. Et la réponse à ces chiffres, c'est surtout en termes d'attractivité et de revitalisation qu'on pourrait la donner". Il se dit d'ailleurs confiant dans la volonté manifestée, notamment en ville de Neuchâtel, pour redynamiser le commerce local.
Juste avant la votation
Publiée quelques jours avant la votation du 24 novembre sur l'extension des heures d'ouverture des commerces neuchâtelois, cette étude tombe à pic pour montrer, aussi, que les Neuchâtelois vont, plus que les habitants d'autres cantons, faire leurs courses chez les voisins: 3,5% des achats des Neuchâtelois sont faits dans un autre canton, et 0,6% en France voisine. En nombre d'achats, pas en volume: "Lorsqu'on parle de courses en France, il s'agit en général de montants plus importants qui sont dépensés en un seul déplacement", explique Matthieu Aubert, économiste à la CNCI, qui est l'un des auteurs de l'étude. Par contre, il n'y a que 0,1% d'achats effectués sur sol neuchâtelois par des habitants d'autres cantons.
Cette étude se fera chaque année pour analyser une autre branche de l'économie neuchâteloise. L'idée est de compléter les différents indicateurs conjoncturels disponibles pour l'économie neuchâteloise par des données sur des secteurs d'activités précis. "Cela permet parfois de tordre le cou à des idées préconçues", relève Florian Németi. Ainsi, dans le commerce de détail, l'étude semble montrer que l'évolution des affaires est la même qu'il s'agisse de supermarchés ou de petits magasins, contrairement à l'idée selon laquelle les centres commerciaux se portent mieux que les petits commerces.