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Selon les Villes, l'externalisation du 144 à Lausanne est "une solution bancale"

Pour les Villes de La Chaux-de-Fonds, de Neuchâtel et du Locle, le projet cantonal de réorganisation de la centrale d'appels sanitaires urgents 144, en votation le 24 novembre, est "une solution bancale". Elles expliquent pourquoi.

30 sept. 2013, 14:50
Les SIS (ici celui de Neuchâtel) craignent pour l'efficacité des urgences avec l'externalisation du 144 à Lausanne.

Les conseillers communaux en charge de la sécurité, accompagnés par le directeur de l’ECAP (Etablissement cantonal d’assurance et de prévention), l’ont affirmé ce lundi devant la presse: ils estiment notamment qu'en limitant la réorganisation aux seuls problèmes sanitaires, en laissant de côté le volet "pompiers", le projet "engendrera des surcoûts importants sans améliorer sensiblement la qualité du service."

Les trois villes ont leur propre projet, qui vise à créer une centrale d'appels à la Maladière, à Neuchâtel, qui traiterait aussi bien les appels au 144 qu'au 118, ainsi que les urgences pédiatriques. Avec du personnel formé pour cela. L'un des problèmes du système actuel, dont tout le monde reconnaît le mauvais fonctionnement, est en effet que les appels à tous les numéros d'urgence arrivent à la Police neuchâteloise, qui n'est pas spécialement formée pour savoir, par exemple, s'il faut envoyer ou non une ambulance ou dans un cas médical.

Et les pompiers?

Le projet d'externalisation du 144 à Lausanne vise à envoyer à la centrale professionnelle du canton de Vaud les appels d'urgence ainsi que les urgences pédiatriques. "Mais il ne règle pas le problème du feu", souligne le directeur de l'ECAP, Jean-Michel Brunner. Pour lui, séparer les deux lignes de commandement provoquera selon lui à la fois un affaiblissement de la qualité et de la rapidité des interventions et une hausse des coûts de fonctionnement des urgences liées au feu.

En effet, l'un des atouts des Services d'incendie et de secours, selon leurs responsables, est la polyvalence du personnel: les collaborateurs sont des pompiers-ambulanciers capables de partir soit sur une intervention "feu", soit sur une intervention médicale. Mais dans le projet du Conseil d'Etat, certains collaborateurs devront être de piquet, sur demande de Lausanne, uniquement pour les ambulances. Quant à ceux qui seront affectés à des tâches "feu", ils ne pourront intervenir en cas d'accident, faute d'être informés par Lausanne.

Bref, un dossier compliqué. Mais le conseiller communal de Neuchâtel Pascal Sandoz est persuadé que les trois Villes peuvent créer elles-mêmes un service d’urgence regroupant le feu et les urgences sanitaires, actif dans tout le canton. Selon Pascal Sandoz, ce service peut être opérationnel dans des délais relativement brefs, et il coûterait moins cher selon lui: environ 3 millions de francs par an, contre 5 millions pour le projet soumis en votation le 24 novembre.

La position du Conseil d'Etat vendredi

Ce sont les secouristes professionnels neuchâtelois qui ont lancé ce printemps le référendum contre le projet de loi. Ils ont déposé plus de 7200 signatures. Ils sont désormais soutenus par les trois villes, qui feront campagne pour le non. Du côté du Conseil d'Etat, le projet a le soutien du Grand Conseil, des milieux de la santé et des médecins. Un Conseil d'Etat qui lancera de son côté vendredi sa campagne.

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