"Je ne vois pas le bout du tunnel. Aujourd'hui, on vit dans cette caravane. Mais en octobre, quand le camping fermera, il faudra partir. Pour aller où? Dormir sous les ponts?"
Paul*, 56 ans, porte un regard sombre sur son avenir et celui de sa compagne, qu'il surnomme affectueusement Paulette*. Le couple de Neuchâtelois ne pensait pas tomber aussi bas. D'un coup. "Le sort s'est acharné sur nous. J'assurais la conciergerie dans l'immeuble où nous vivions, à Neuchâtel. Mais le bâtiment a été vendu, et le nouveau propriétaire n'a pas renouvelé notre bail. J'ai perdu abruptement emploi et logement" , raconte Paulette, 62 ans.
La Neuchâteloise apprend alors qu'elle n'a pas droit au chômage: "Il me manquait des périodes." Elle se retrouve à l'aide sociale, comme son compagnon, qui souffre de douleurs dorsales et attend une décision de l'AI. "Les services de l'aide sociale ont été francs avec moi: ils...