Une retraite vaut bien une fête, non? Surtout quand la personne tirant sa révérence fait partie "des meubles" de l'entreprise comme on dit. Puis Richard est aussi "une tronche", le ton bourru parfois, mais toujours ce petit sourire au détour d'une phrase. Richard Leuenberger, c'est le photographe de la discrétion, un personnage que tout le monde a croisé un jour où l'autre.
L'appareil de photo immuablement accroché au cou, le sac au dos, le Chaux-de-Fonnier a sillonné le canton durant des années. Qui ne l'a pas vu débarquer, casqué ou non, sur la patinoire des Mélèzes, arpenter le stade la Maladière, immortaliser les politiciens au Château ou aux défilés, les gosses lors des fêtes de la jeunesse... Et encore, son dada, saisir la douceur d'une lumière dans la brume matinale des pâturages jurassiens, les glaçons emprisonnant des herbes folles, le lac déchaîné ou l'explosion de couleurs de champs en fleurs....