«J’ai toujours travaillé à l’atelier», raconte une ancienne ouvrière horlogère neuchâteloise, aujourd’hui âgée de 89 ans. «Mais en arrivant à l’âge de la retraite, j’ai découvert que dans quatre entreprises, les patrons ne m’avaient pas payé mon AVS. C’était trop tard pour réclamer quoi que ce soit. Certains employeurs n’étaient même plus en vie. Ma rente de vieillesse s’élevait donc à 980 francs par mois.»
A passé soixante ans, seule, cette Neuchâteloise, officiellement retraitée, est allée... chercher du travail. «J’ai fait des ménages, j’ai bossé dans une laiterie, dans des restaurants, jusqu’à presque 70 ans. Je n’avais pas de 2e pilier.»
Aujourd’hui, cette dame âgée vivote comme elle peut, épaulée par Pro Senectute: «Heureusement, ça fait 60 ans que j’habite dans le même appartement, j’ai un petit loyer. Mais les vacances, je peux vous dire que je ne connais pas! J’ai toujours été pauvre, déjà au Locle, où j’ai grandi....