Que le Canton souhaite se doter d’un plan pour limiter le réchauffement climatique, voilà qui est réjouissant, d’autant qu’il prévoit de nombreuses mesures concrètes et efficaces. Qu’il ne propose pas de dispositions contraignantes laisse en revanche songeur.
Voilà près de 30 ans, avec le sommet de Rio en 1992, que l’on a admis officiellement l’origine humaine du réchauffement climatique et décidé d’agir.
Résultat: trois décennies plus tard, malgré toutes les conférences, promesses et autres résolutions prises, les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter. Pourtant, la technologie a fait d’énormes progrès, permettant un rendement énergétique largement supérieur. Alors, pourquoi ça ne marche pas?
La technologie ne suffit pas
Eh bien, parce que les lois de la physique sont têtues, et que si les moteurs sont deux fois plus efficaces, mais que les voitures sont quatre fois plus nombreuses, la technologie ne peut rien y faire.
On pose des panneaux solaires sur nos toits, mais on nourrit nos vaches avec du soja importé du Brésil. On trie notre PET, mais on achète un smartphone neuf chaque année et de nouvelles chaussures tous les mois.
Bien sûr, le Canton ne peut pas résoudre à lui seul l’un des problèmes les plus graves que nos sociétés modernes aient jamais connu. Et cette volonté de ne contrarier personne n’est pas l’apanage de Neuchâtel. Mais à force de vouloir à tout prix éviter de restreindre nos libertés fondamentales, comme celle d’acheter à vil prix des pantoufles connectées fabriquées à l’autre bout du monde ou de se rendre au supermarché d’à côté en Hummer, nous, ou nos enfants, risquons fort de subir des restrictions autrement plus drastiques et désagréables.