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Programme d’impulsion neuchâtelois: un leurre?

Lors de sa session des mardis 25 et mercredis 26 juin, le Grand Conseil neuchâtelois se prononcera sur un programme d’impulsion de 70 millions de francs. Il doit profiter aux PME et aux communes, contribuer à l’assainissement des finances et à la prospérité du canton. Est-ce un bon programme ou un projet cosmétique? Les députés Fabien Fivaz (Les Verts) et Andreas Jurt (Parti libéral-radical) en débattent.

20 juin 2019, 18:00
Le Conseil d'Etat neuchâtelois a présenté son programme d'impulsion en décembre dernier.

Fabien Fivaz: «Fourre-tout»

Nous estimons que c’est un peu un fourre-tout. Ce ne sont pas des projets qui font rêver, mais une fois de plus, un détournement des mécanismes financiers. Durant cette même session, on va durcir les mécanismes financiers. Avec des outils aussi contraignants, il est impossible d’avoir des budgets équilibrés sans couper. Du coup, le Conseil d’État s’offre 70 millions en dehors de mécanismes pour les quatre prochaines années. Nous aurions préféré un assouplissement des règles budgétaires pour permettre à l’État d’investir.

D’autant plus que c’est un marché de dupes. Le programme d’impulsion est prévu pour quatre ans, les mécanismes financiers ad æternam.
Il y a aussi un manque d’ambitions dans le domaine écologique. Au groupe POPVertSol, nous avons ajouté un article sur la mobilité électrique et hydrogène. Le Conseil d’Etat, lui, a décidé de subventionner les bornes dans les maisons privées.

Nous, nous imaginions également subventionner l’achat de vélos ou l’écologisation du parc des véhicules de l’État, tout en comprenant bien que les véhicules électriques ne sont pas la panacée.

Nous voulions aussi agir pour la biodiversité avec 5 millions de francs. Dans le domaine, une véritable impulsion est nécessaire. Le Conseil d’Etat a promis 17 millions ces prochaines années, mais nous avons la crainte que pour des raisons budgétaires et d’incapacité à monter des projets, nous n’arrivions pas à investir ce qui a été promis. Ces dernières années, l’État n’a même pas dépensé les faibles dépenses et investissements inscrits au budget.

Au final, nous avons le sentiment que le projet final a été ficelé par le Parti socialiste et le Parti libéral-radical et que notre proposition ne passera malheureusement pas.

Andreas Jurt: «Besoin d’un Plan Marshall»

Nous avons retravaillé le projet. Oui, le canton de Neuchâtel a besoin d’un Plan Marshall. Nous avons le dos au mur, mais nous n’avons pas le droit de nous tromper. Ne faisons pas la même erreur qu’au moment où nous avons reçu la manne de la vente d’or de la Banque nationale. Fribourg l’a utilisée pour réduire ses dettes, alors que Neuchâtel ne l’a fait qu’en partie et en a profité pour affecter une part au compte de fonctionnement.

Mes prédécesseurs se sont battus, par le passé, pour obtenir le frein aux dépenses. Même si nous avons relativement bien négocié en commission, 25% du programme d’impulsion concerne le fonctionnement. Je regrette que ça ne soit pas 100% d’investissements. Avec ces 25%, on joue avec le frein aux dépenses. Ce n’est pas un plan Marshall à 100%. Le plan Marshall, par exemple, ça doit être affecté à Microcity, destiné à créer des nouveaux pôles d’excellence. Ça c’est juste. Le programme d’impulsion ne doit pas être un sapin de Noël.

Le Conseil d’Etat, au moment où il vient avec des projets, doit assurer qu’il y a un retour sur investissement. C’est indispensable. Il faut qu’il y ait un moment où les revenus soient supérieurs aux charges.

En sachant pertinemment que nous avons un déficit structurel qui se chiffre autour de 50 millions de francs, qui justifie le programme de législature du Conseil d’Etat, un découvert au bilan de près de 800 millions et une dette de presque 1,5 milliard, ce rapport est fondamental. Nous anticipons et nous donnons les moyens pour inverser la courbe. Que la dynamique soit positive, un terme très cher à Monsieur Kurth.

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