Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Prix BCN Innovation 2017 : SiMPLInext teste avec simplicité

Hébergée par Neode, la start-up neuchâteloise a mis au point des tests précliniques pour médicaments sur tissus humains, qui permettent de remplacer ce genre de tests sur les animaux.

18 oct. 2017, 00:44
Une partie de l'équipe de la start-up SiMPLInext, de gauche à droite : Patrick Albert, Silvia Angeloni et Kaspar Suter.

Quelle start-up décrochera le Prix BCN Innovation 2017? Les quatre finalistes sélectionnés par le jury se nomment iWood, Totemi, SiMPLInext et SY&SE. Ils travaillent, respectivement, sur un processus inédit de fabrication de meubles en bois, de la signalétique connectée, une nouvelle génération de tissus cellulaires et une méthode d’assemblage du verre à l’échelle atomique. Le projet gagnant sera révélé le 26 octobre prochain et remportera le prix de 300’000 francs. Avant de connaître le lauréat 2017, L’Express – L’Impartial, partenaire du prix BCN innovation, va à la rencontre de ces entrepreneurs sélectionnés parmi 22 candidats. Au travers du portrait de ces quatre sociétés publiés entre le 17 et le 20 octobre, découvrez les visages de l’innovation neuchâteloise.

SiMPLI et SiMPLI-T, son évolution intelligente, sont développés par la start-up neuchâteloise SiMPLInext. Ces outils intelligents permettent de réaliser des tests précliniques sur des tissus humains, en lieu et place des expérimentations animales. «La toxicité des médicaments destinés aux yeux est par exemple expérimentée sur des cornées de lapins, ce qui est éthiquement discutable», expose Silvia Angeloni, CEO et cofondatrice de SiMPLInext, hébergé au parc technologique Neode à Neuchâtel. «Notre instrument se focalise sur les barrières biologiques, autrement dit tous les tissus qui délimitent l’intérieur du corps de l’extérieur. Ils tapissent l’intestin, les reins, les muqueuses de la bouche, l’appareil respiratoire et digestif, la peau, etc. Notre corps en compte beaucoup.» D’où un nombre important de clients potentiels, parmi lesquels les entreprises pharmaceutiques, alimentaires, chimiques, cosmétiques, du tabac… Mesurer l’impact d’un nouveau vaccin, d’une nouvelle thérapie contre le cancer, de particules fines dans l’air, d’un cosmétique ou étudier quelles bactéries mettre dans les yoghourts, les applications ne manquent pas. L’innovation de SiMPLInext «doit permettre aux équipes de R & D de parvenir à des résultats pertinents dans leurs recherches pour comprendre comment une substance entre dans le corps. Notre outil est un facilitateur», image Silvia Angeloni.

0.5 micron d’épaisseur

L’instrument développé par la start-up consiste en une minuscule coupelle en plastique (appelée insert) dont le fond est équipé d’une membrane ultrafine en céramique perforée – son épaisseur ne dépasse pas 0.5 micron. Il est conçu pour accueillir et cultiver des tissus humains en incubateur, à 37°. «On peut recréer une cornée ou la barrière intestinale à partir d’un amas de cellules», explique Silvia Angeloni. Les molécules à tester sont confrontées aux tissus cultivés sur la membrane. Les puits sont placés sur des plateaux de douze unités, ce qui permet par exemple aux chercheurs de tester la toxicité d’une molécule à douze concentrations différentes.

Version connectée

Une version smart (connectée) du système vient d’être lancée par SiMPLInext: elle permet de faire suivre les résultats de la culture vers un ordinateur, sans manipulation invasive. Pour rendre cette prouesse possible, la jeune pousse a développé un modèle de plateau équipé d’un circuit imprimé et de capteurs qui vont pêcher les signaux émis au fond de chaque insert. Concrètement, lorsque le tissu est confronté à un produit toxique, le signal change. Les signaux électroniques recueillis permettent de monitorer l’expérience à distance. «Toutes les données récoltées sont traçables et auditables», souligne la chercheuse.

Les puits utilisés jusqu’à présent dans les laboratoires sont plus sommaires. Leur membrane est constituée de plastique (donc imperméable pour une grande partie de substances) et d’une épaisseur vingt fois plus élevée que le modèle de la start-up neuchâteloise. Dès lors, leur champ d’application est sensiblement plus limité. «Notre outil amène plusieurs améliorations, résume la CEO: les tests ne sont pas invasifs (aucun corps étranger n’entre en contact avec les cellules cultivées), ils sont utilisables à grande échelle et fournissent des données pertinentes.»

Gain de temps

Dans les laboratoires de recherche, il y a un intérêt grandissant pour l’utilisation de tissus humains au stade des essais précliniques. Pouvoir mener des tests fonctionnels et fiables de manière précoce permet d’économiser du temps et de l’argent. Ce que l’on résume par l’expression «fail early, fail cheap» (échouer tôt est plus avantageux qu’échouer tard) dans les labos. La famille de produits SiMPLI s’adresse à eux comme à tous ceux qui recherchent une alternative aux essais sur les animaux pour des raisons éthiques, légales ou médicales.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias