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Près de 2700 signatures contre la hausse des frais d’écolage des écoles spécialisées neuchâteloises

Une pétition demandant de geler une hausse des frais d’écolage des écoles supérieures neuchâteloises a été déposée ce lundi à la Chancellerie d’Etat. Les taxes pourraient doubler dans certaines filières.

01 avr. 2019, 11:29
Les membres du comité d'action lors du dépôt de la pétition ce lundi matin au Château de Neuchâtel.

Les étudiants ne veulent pas faire les frais de la politique d’austérité neuchâteloise. Une pétition pour «Des Ecoles supérieures accessibles à toutes et tous, sans discrimination» a été remise lundi à la Chancellerie d’Etat neuchâteloise avec 2670 signatures.

Les pétitionnaires demandent que le Conseil d’Etat neuchâtelois reconsidère cette hausse, voire qu’il l’annule. Les frais d’écolage devraient passer de 1000 à 2000 francs par année dans certaines filières Ecole supérieure (ES) lors de la rentrée 2020.

«Que fait le Conseil d’Etat de l’égalité des chances», s’est interrogée Léa Ziegler, au nom du comité d’action. Cette hausse va pousser certains étudiants qui n’ont pas accès aux bourses à renoncer à leur formation".

Une classe d’étudiants éducateurs de la petite enfance touchée par cette hausse des taxes a manifesté son désaccord avec de nombreuses pancartes en forme de poisson, 1er avril oblige. On pouvait y lire «Ce n’est pas une blague, se former devient un luxe». Les élèves de 1ère année qui avaient signé pour un cursus à 1000 francs par an verront leurs taxes doubler en troisième année.

«A terme, la volonté du gouvernement est de fermer les filières à temps plein au bénéfice des filières duales. Or, à ce jour, trouver une place d’apprentissage pour suivre un cursus à temps partiel est denrée rare», expliquent les pétitionnaires qui regrettent aussi que les entreprises n’aient pas été consultées sur leurs besoins effectifs.

Les auteurs de la pétition estiment que le potentiel d’économies de cette mesure, soit 200’000 francs, n’est pas «acceptable», face aux mesures de réduction fiscale acceptées la semaine dernière par le Grand Conseil.

Les écoles neuchâteloises seraient bien plus onéreuses

Si la hausse n’est pas gelée, «les écoles supérieures neuchâteloises vont devenir bien plus onéreuses que leurs voisines, en comparaison intercantonale. Les étudiants des cantons voisins choisiront logiquement de se former ailleurs», déplorent les pétitionnaires. De plus, les Neuchâtelois risquent d’aller aussi suivre une formation hors du canton.

Interpellée au Grand Conseil en octobre sur le sujet, la conseillère d’Etat, Monika Maire-Hefti, a expliqué que «la hausse des frais d’écolage est dommageable mais moins que la fermeture de filières». La cheffe du Département de l’éducation et de la famille avait ajouté que le canton de Neuchâtel «s’implique fortement dans l’offre ES» alors qu’il aurait plutôt intérêt au niveau financier à faire former ses étudiants par d’autres cantons.

Sur 586 étudiants à fin 2017, Neuchâtel en formait 160 du canton du Jura et de Berne et 128 d’autres cantons.
La pétition a été lancée par des syndicats (SSP, Unia, SUD) et des partis de gauche comme le POP, Solidarités et les Jeunes socialistes. Le Parti socialiste a décidé de soutenir la démarche, même s’il est en porte-à-faux avec sa conseillère d’Etat Monika Maire-Hefti.

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