En 2017, les Suisses se sont débarrassés d’un peu plus de 129’000 tonnes d’équipements électriques et électroniques (D3E), selon Swico, l’organisme national chargé d’organiser leur collecte. Ecrans, consoles, téléphones, cette montagne de D3E représente 15 kg par habitant et par an.
Le devenir des D3E, c’est l’objet des recherches de l’ethnologue Yvan Schulz. Elles l’ont mené tout droit en Chine, pays qui génère le plus de D3E au monde. Son travail vient d’être salué par l’attribution du prix Nexans 2018 (lire l’encadré).
Entre 2014 et 2016, le chercheur s’est rendu à Shenzhen, ville qui borde le delta de la rivière des Perles. «La délocalisation en Chine de l’essentiel de la fabrication des biens de consommation a engendré des besoins gigantesques en matières premières. Par conséquent, les Chinois ont longtemps été disposés à récupérer des matériaux dont le tri et la revalorisation sont difficilement rentables chez nous».