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Poissons nettoyeurs: un scoop pour l’Université de Neuchâtel

Plus leur groupe est important, plus le cerveau des poissons nettoyeurs de la Grande Barrière de corail se développe. C’est le constat d’une étude menée à l’Université de Neuchâtel et publiée ce mercredi. L’hypothèse dite du cerveau social est ainsi vérifiée.

20 nov. 2019, 19:13
Un poisson nettoyeur (à droite) avec son "client".

Chez les poissons nettoyeurs de la Grande Barrière de corail, la partie du cerveau associée à la sociabilité augmente de volume lorsque la taille de la population croît. Une étude menée au Laboratoire d’éco-éthologie de l’Université de Neuchâtel (Unine) révèle, pour la première fois, l’existence du lien entre taille du cerveau et sociabilité, appelé «hypothèse du cerveau social», au sein d’une même espèce, indique un communiqué de l’Unine. 

Intuition confirmée

Ces résultats, fruits d’une collaboration avec l’Université du Queensland (Australie), ont été publiés ce mercredi dans la revue «Royal Society Proceedings B». A l’origine, l’hypothèse du cerveau social avait été suggérée par l’anthropologue Robin Dunbar, qui pressentait que la taille du cerveau des primates augmentait en raison de la complexité des interactions sociales que ceux-ci ont à gérer.

Les poissons nettoyeurs Labroides dimidiatus sont des acteurs incontournables des récifs coralliens. En débarrassant les poissons plus grands des ectoparasites qui prospèrent sur leur peau ou leurs dents, ils contribuent au bien-être de leurs «clients» tout en se nourrissant, dans une véritable relation gagnant-gagnant. Ces petits poissons vivent en groupe dont la taille varie en nombre et en densité.

Pour les petits poissons comme les gros, il s’agit d’une relation gagnant-gagnant. Photo: Simon Gingins

14% de volume en plus

Post-doctorante à l’Institut de biologie de l’Université de Neuchâtel, Zegni Triki, et ses collègues, ont découvert que si la taille de la population des poissons nettoyeurs double, le lobe frontal de chaque individu, correspondant à la région cérébrale qui gère les interactions sociales, augmente. Il occupe en moyenne un volume 14% plus élevé dans le cerveau des individus dont la population a doublé. Cet élargissement sélectif du cerveau semble être en lien avec le besoin d’interagir plus souvent avec les membres de sa propre espèce.

Contrôle du harem

Parmi ces interactions figure la défense plus agressive du territoire en cas d’intrusion d’un membre d’un autre groupe de poissons nettoyeurs. Ou, plus surprenant, les contrôles réguliers par les mâles des femelles de leur harem, afin d’empêcher un changement de sexe, commun chez cette espèce, et de voir ainsi apparaître de nouveaux compétiteurs mâles.

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